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Mon bébé fait-il de la régression du sommeil ?

régression du sommeil : bébé endormi © Istock

Publié par Antoine Blanchet  |  Mis à jour le par Marion Bellal

En collaboration avec Kelly Champinot (spécialiste du sommeil infantile)

Votre bébé a depuis quelque temps des problèmes de sommeil et a du mal à faire ses nuits ? Peut-être souffre-t-il de régression du sommeil, un trouble très fréquent qu’il faut savoir identifier. Quelles en sont les causes ? Comment le soigner ? On fait le point avec Kelly Champinot, spécialiste du sommeil des enfants et fondatrice du site Bébé & Confidences.

Les régressions du sommeil sont des périodes où le sommeil de bébé se complique alors qu’il était apaisé auparavant. Elles sont, en général, le signe de développements psychomoteurs, par exemple autour de 4 mois, quand la structure du sommeil change, ou de 8 mois, avec l’angoisse de la séparation. En général, les régressions de sommeil se calment d’elles-mêmes en quelques jours, voire semaines.

Pleurs, enfant agité… Comment savoir si mon bébé fait une régression du sommeil ? Quels sont les signes ?

« Les régressions chez l’enfant sont une dégradation brutale du sommeil qui peut arriver du jour au lendemain », explique Kelly Champinot, spécialiste du sommeil infantile et fondatrice du site Bébé & Confidences.

Cela peut se manifester de plusieurs façons. « Les réveils nocturnes de l’enfant vont être plus fréquents, des pleurs à l’heure du coucher, des refus de dormir ou encore des siestes qui se feront de plus en plus courtes », détaille-t-elle.

Pourquoi bébé pleure, lutte contre le sommeil et ne dort pas ?

Des phases de sommeil liées aux différentes périodes de développement

La régression du sommeil peut avoir différentes causes, mais, comme l’explique la spécialiste, elle est principalement et le plus souvent liée au développement du bébé : « Dans la majorité des cas, les nuits vont être plus difficiles pour l’enfant lors d’une nouvelle étape dans son développement psychomoteur, sensoriel, cognitif, ou au niveau de sa communication. Les régressions peuvent aussi intervenir à la suite d’un changement d’environnement, ou d’un problème de santé, à l’instar des poussées dentaires ». Un pic de croissance peut aussi être en jeu.

Il est important de pouvoir identifier la cause de cette régression. « Je recommande souvent aux parents de se demander si leur bébé n’est pas dans l’une de ces phases, ce qui expliquerait les régressions dans son sommeil », indique Kelly Champinot.

Nouvelle structure de sommeil : combien de temps dure la régression du sommeil autour de 3 ou 4 mois ?

La phase de changement de la structure du sommeil autour de 4 mois, voire 3 mois, est très importante dans le développement de l’enfant. Celui-ci va, en effet, commencer à avoir un sommeil d’adulte. On passe d’une alternance entre sommeil agité et sommeil calme, à une alternance entre sommeil profond et sommeil paradoxal.

En parallèle, notre bébé va aussi commencer à percevoir les différentes couleurs, ce qui peut l’exciter et le rendre réfractaire au sommeil. On note aussi que l’enfant va prendre conscience de son attachement à ses parents, ce qui entraînera, généralement plus tardivement, une potentielle angoisse de la séparation.

Comment faire passer une régression et retrouver un rythme de sommeil entre 6 et 10 mois ?

Entre 6 et 10 mois, l’enfant vit un développement psychomoteur primordial : « À cet âge, l’enfant va commencer à maîtriser la position assise, ou se mettre debout », rappelle la spécialiste. L’apparition aussi des premières dents et le début de la phase d’angoisse de la séparation peuvent troubler son sommeil.

Pour l’aider à retrouver son rythme habituel, on (re) met en place de bonnes habitudes de sommeil et un rituel du coucher, on se plie à des horaires réguliers et on s’assure que les conditions idéales pour dormir sont rassemblées (pas de bruits ni de lumière, une chambre à la bonne température…).

Vers 12 mois, un potentiel sommeil difficile

« À partir de sa première année, l’enfant va commencer à faire ses premiers pas. Il va également commencer son apprentissage de la parole en énonçant ses premiers mots. Cela peut aussi engendrer un sommeil agité », retrace Kelly Champinot.

Il n’y a alors pas grand-chose à faire, à part bien sûr le rassurer, l’encourager et l’apaiser. Heureusement, en moyenne, les régressions ne durent que quelques jours, voire semaines.

Un trouble du sommeil vers 18 mois

Autour des 18 mois de notre enfant, c’est de nouveau l’angoisse de la séparation, mais aussi, souvent, le développement de sa personnalité et de la parole qui peuvent expliquer les troubles de son sommeil : « Cette angoisse va générer de nouvelles difficultés, comme celle de parvenir à se séparer au moment du coucher. Elle s’effacera peu à peu si on arrive à rassurer l’enfant et à l’accompagner dans cette transition », encourage la spécialiste.

Les résurgences entre 2 et 3 ans : quand est-ce que ça s’arrête ?

Les régressions du sommeil chez l’enfant peuvent aussi avoir lieu plus tardivement, entre sa deuxième et sa troisième année : « L’enfant entre alors dans des phases d’opposition, il teste les limites qui encadrent le rituel du coucher, rappelle de nombreuses fois ses parents… L’arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur, l’apprentissage de la continence nocturne et l’apparition de peurs, comme la peur du noir, sont autant de nouveaux challenges pour le jeune enfant », souligne Kelly Champinot.

Combien de temps dure la régression du sommeil ?

Si notre enfant semble être dans une phase de régression du sommeil, on se rassure : elles ne durent souvent que peu de temps, rassure la spécialiste : « Généralement, la durée du trouble oscille entre 5 et 10 jours ».

Si cette durée peut paraître courte, il est tout de même important d’identifier et d’aider notre enfant, pour éviter une dégradation de son sommeil : « Si l’enfant persiste à ne pas faire ses nuits, il va être de plus en plus fatigué et risque d’avoir une dette de sommeil, ce qui peut engendrer des troubles dans son développement », insiste-t-elle.

Comment aider un enfant qui résiste au sommeil ? C’est quoi la méthode 5-10-15 ?

Voici quelques conseils de Kelly Champinot si notre enfant traverse une régression du sommeil, afin de l’apaiser et de l’aider à retrouver un rythme de sommeil normal : « Les maîtres mots dans le cas d’une régression du sommeil de bébé, ce sont l’écoute et la patience. Il faut faire preuve d’une grande flexibilité et ne pas hésiter à passer vos nuits avec votre enfant durant cette période, le temps que vont durer ses régressions ». Si la cause de la régression du sommeil de notre enfant n’est pas clairement identifiée, il est recommandé de revoir les bases de son rythme de sommeil, au cas où quelque chose clocherait.

Afin d’aider notre enfant à lutter contre ces difficultés d’endormissement, on peut aussi essayer d’améliorer son rituel du coucher en le rendant prévisible et adapté à ses besoins (et en le faisant évoluer dans le temps si nécessaire). Les moments de qualité lors des retrouvailles en fin de journée et la phase d’affection de notre rituel du coucher sont primordiaux pour favoriser l’apaisement et le lâcher prise.

Enfin, des méthodes existent pour inciter un enfant à aller dormir, telle que celle du petit train du sommeil, ou à se rendormir seul, comme la méthode 5-10-15. L'idée de cette pratique est d’encourager l’enfant à se rendormir seul en attendant 5 minutes avant d’aller le voir aux premiers pleurs, puis 10 minutes la deuxième fois, et 15 minutes la troisième. Si certains spécialistes du sommeil infantile et pédiatres recommandent vivement cette technique, d’autres craignent que ce soit une source de stress trop intense pour un enfant et que ça n’ait aucune vertu éducative.

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