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Mon bébé n'arrive pas à dormir : a-t-il une dette de sommeil ?

Dette de sommeil : que faire si mon enfant dort mal ou peu ? © Istock

Publié par Antoine Blanchet  |  Mis à jour le par Marion Bellal

En collaboration avec Kelly Champinot (spécialiste du sommeil infantile)

Votre enfant a des problèmes de sommeil ? Peut-être a-t-il une dette de sommeil qu’il n’arrive pas à récupérer. On fait le point sur ces difficultés de sommeil avec Kelly Champinot, spécialiste du sommeil infantile.

 

Le sommeil, c’est tout un défi pour les bébés. Il arrive souvent que notre enfant rechigne à s’endormir, pleure durant la nuit ou encore refuse de faire des siestes. Les raisons peuvent être multiples : poussées dentaires, régressions du sommeil, coliques du nourrisson… Si ces troubles sont fréquents et communs dans le développement de notre bébé, leur prolongation peut amener celui-ci à avoir une dette de sommeil. Comment se caractérisent ces dettes de sommeil ? Quelles en sont les conséquences et comment y remédier ? On fait le point avec Kelly Champinot, experte sur le sommeil de l’enfant et fondatrice du site Bébé & Confidences.

Comment gérer le manque de sommeil chez l’enfant ? Que faire ?

Kelly Champinot se veut rassurante, les dettes de sommeil ne sont pas si communes : « Ces dernières années, on parle de plus en plus de la dette de sommeil, mais beaucoup de parents l’utilisent à tort pour caractériser certaines problématiques liées au sommeil de leur tout-petit ». Si notre enfant rencontre des difficultés à s’endormir, à faire ses nuits ou refuse toute sieste, peut-être est-ce donc lié à un souci moins difficile à résoudre qu’une dette de sommeil !

Le mieux, dans cette situation, est d’échanger à ce sujet avec notre pédiatre ou un ou une spécialiste du sommeil infantile. Il ou elle pourra nous orienter afin de trouver la source du problème et le résoudre.

Symptômes et signes chez le bébé : comment savoir si mon enfant a une dette de sommeil ?

Même si elles sont donc rares, une dette de sommeil peut tout de même être la source du problème de notre enfant. Pour considérer que notre bébé est en dette de sommeil, il doit présenter toutes les caractéristiques suivantes, décrit l’experte :

  • Les réveils de siestes ou après la nuit se font en pleurs, ce qui signifie que le bébé a passé une mauvaise nuit.
  • Les pleurs peuvent aussi prendre place au moment du coucher.
  • Les nuits sont ponctuées de réveils nocturnes en pleurs, qui sont plus ou moins longs.
  • Le réveil se fait de plus en plus matinal le matin, généralement avant six heures du matin (attention toutefois, si on a pris l’habitude de nourrir notre bébé vers cinq heures du matin, cela n’est pas forcément anormal).
  • La durée des siestes diminue elle aussi significativement.

En règle générale, tous les moments de sommeil de l’enfant vont donc être plus compliqués et on peut vite se retrouver pris au piège d’un cercle vicieux : en effet, moins on dort, moins on arrive à dormir ! Il faut donc aider coûte que coûte notre bout-de-chou à dormir.

« Lorsque bébé est trop fatigué, son corps va libérer du cortisol (hormone de l’éveil) pour lui permettre de lutter contre la fatigue, alors même qu’il aurait besoin de dormir. On comprend alors aisément comment le cercle vicieux peut se mettre en place », explique la spécialiste.

2 mois, 14 mois, 3 ans… Quel est le nombre d’heures et le temps de sommeil idéal de bébé, âge par âge ?

Afin de déterminer au mieux si notre enfant a des difficultés de sommeil liées à une dette, il peut être intéressant de comparer avec le nombre « idéal » d’heures de sommeil quotidiennes (sommeil de nuit et siestes) en fonction de son âge.

  • De la naissance à 3 mois, la durée de sommeil de l’enfant se situe entre 14 et 17 heures.
  • Ensuite, jusqu’à la première année, le temps de sommeil est compris entre 12 et 15 heures par jour.
  • Puis, entre 1 et 2 ans, le besoin en sommeil va se situer entre 11 et 14 heures.
  • Passés les trois ans, le temps de sommeil idéal va osciller entre 10 et 13 heures.

Quant aux horaires de coucher idéaux pour notre bébé, ils dépendent bien sûr de l’heure à laquelle on le réveille et des siestes effectuées pendant la journée. La quantité de sommeil moyenne recommandée est à considérer par tranches de 24 heures.

Quelles sont les conséquences d’une dette de sommeil chez l’enfant ? Quand s’inquiéter ?

Ce besoin en sommeil chez l’enfant peut-il avoir des conséquences néfastes sur sa santé ? « La persistance d’un manque de sommeil peut effectivement avoir des effets négatifs à court et à long terme. Sur le court terme, ces difficultés de sommeil peuvent entraîner plus de risques de tomber malade, car c’est lors du sommeil lent que la réponse immunitaire de l’enfant se met en place le plus efficacement possible dans son corps. Le jeune enfant sera aussi moins réactif et plus maladroit. Sur le long terme, ces problèmes de sommeil peuvent engendrer des troubles de l’apprentissage, voire dans son développement physique ».

Les causes de la dette de sommeil sont innombrables et spécifiques à chaque enfant. Si on ne parvient pas à rétablir un rythme permettant de combler son manque de sommeil par nous-mêmes, ce n’est pas grave, mais il est alors conseillé de consulter. Il y a de fortes chances pour que des conseils personnalisés fassent merveille, pour le bien-être de notre enfant, et pour le nôtre !

Cycle de sommeil : comment rattraper ou soigner une dette de sommeil ? Quelles sont les solutions pour la régler ?

Comment faire, en tant que parents, pour améliorer la qualité du sommeil de notre petit dormeur et éviter une dette dans ses besoins de sommeil ? Il existe plusieurs façons pour l’aider à s’endormir, nous rassure Kelly Champinot : « Il faut à tout prix ré-enclencher une dynamique de sommeil positive et faire dormir votre enfant par tous les moyens. Poussette, tétée, portage, voiture, bercement, présence… : toutes les techniques sont bonnes pour lui faire lâcher prise ». Le but n’est donc plus de suivre les recommandations générales pour faire dormir notre bébé, mais bien de trouver n’importe quelle solution pour lui permettre, à lui, de dormir !

On peut également mettre en place un rituel de sommeil efficace, toujours au même moment, pour faciliter l’endormissement. Cela peut passer par un bain apaisant avant de le coucher, lui faire des câlins, un massage, lui chanter une berceuse ou lire une histoire ! Toute activité calme avant de dormir est bénéfique.

On prête aussi une grande attention aux signes de fatigue chez notre bambin : bâillements, yeux qui picotent, tête qui dodeline, pleurs et énervements sont souvent le signe que le train du sommeil de notre enfant est en train de passer. C’est le bon moment pour le mettre au lit.

Enfin, prenons garde à ce que notre enfant bénéficie d’un environnement propice au sommeil : bruits, lumières, température de sa chambre… On traque tout ce qui peut perturber ses cycles de sommeil !

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