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Faut-il laisser pleurer bébé ?

Faut-il laisser pleurer bébé ? © iStock

Publié par Sihem Boultif  |  Mis à jour le par Solenne Hernandez

En collaboration avec Dr Stéphane Clerget (pédopsychiatre)

Les jeunes parents le savent bien : en matière d’éducation, on entend tout et son contraire. Parmi les questions qu’ils se posent, la plus fréquente est peut-être de se demander s’il faut laisser son bébé pleurer, pendant ses premiers mois. Le Dr Stéphane Clerget, pédopsychiatre à Paris, nous éclaire sur la question.

Les pleurs sont le seul moyen de communication des nourrissons. « Les bébés ont leur propre manière de communiquer, et cela passe principalement par les pleurs, surtout pendant les premiers mois de vie », explique tout d’abord le Dr Stéphane Clerget, pédopsychiatre à Paris.

Pourquoi bébé pleure-t-il ?

Pour le spécialiste et n’en déplaise aux parents « heureusement qu’il y a les pleurs ». En effet, c’est une compétence vitale pour la survie de l’enfant, et donc celle de l’espèce, car un bébé est dépendant de son parent, qui doit s’occuper de lui. « Pour un bébé, les pleurs représentent sa manière de s’exprimer, de communiquer sur un besoin ». C’est effectivement en pleurant qu’un bébé explique à son parent qu’il a faim ou soif, chaud ou froid, besoin d’être changé ou câliné. C’est tout à fait normal, donc. A l’inverse, le spécialiste, auteur de « 100 conseils du pédopsy » (Editions Marabout), alerte plutôt sur les enfants qui ne pleurent pas ou peu. « C’est le cas dans certaines formes d’autisme très précoce. Comme l’autisme de Kanner. Dans ce cas, l’enfant est très peu expressif, dès ses premiers mois. Et cela doit mettre la puce à l’oreille des parents, qui doivent le signaler en consultation ».

Comment calmer un bébé qui pleure ?

Calmer un bébé qui pleure peut être une tâche délicate, car les raisons des pleurs peuvent varier. Voici quelques étapes à suivre pour tenter de calmer un bébé qui pleure :

  • Assurez-vous que le bébé est en sécurité : vérifiez d’abord que le bébé est dans un environnement sûr, sans dangers immédiats.
  • Alimentez le bébé : la faim est l’une des raisons les plus courantes pour lesquelles les bébés pleurent.
  • Changez la couche : une couche sale ou mouillée peut causer de l’inconfort. Changez sa couche si nécessaire.
  • Vérifiez s’il a trop chaud ou trop froid : habillez le bébé de manière appropriée pour la température ambiante.
  • Apaisez-le avec le contact physique : le contact peau à peau peut être apaisant pour de nombreux bébés. Prenez le bébé dans vos bras, bercez-le doucement ou faites-lui des caresses pour le réconforter.
  • Utilisez une tétine : certains bébés trouvent du réconfort en suçant une tétine. Si vous avez l’habitude de l’utiliser et que le bébé l’accepte, cela peut aider à calmer les pleurs.
  • Offrez une musique douce ou des bruits blancs : une musique douce, des berceuses ou des bruits blancs (comme le bruit d’un sèche-cheveux ou d’un aspirateur) peuvent parfois aider à apaiser un bébé.
  • Créez un environnement apaisant : assurez-vous que l’environnement du bébé est calme, sombre et propice au sommeil. Évitez les stimuli excessifs comme la lumière vive ou le bruit fort.
  • Marchez ou bercez : certains bébés sont apaisés par le mouvement. Essayez de marcher doucement avec le bébé dans vos bras ou de le bercer dans une chaise berçante.
  • Soyez patient : les bébés pleurent parfois simplement parce qu’ils ont besoin de réconfort et d’attention. Être présent, patient et aimant peut aider à apaiser les pleurs.

Il est important de noter que les bébés pleurent pour communiquer, et parfois les pleurs peuvent persister malgré tous les efforts. Si les pleurs du bébé vous préoccupent ou semblent inhabituels, il est recommandé de consulter un professionnel de la santé pour exclure toute cause médicale sous-jacente. La sécurité et le bien-être du bébé doivent toujours être la priorité.

Bébé pleure beaucoup : que faire ?

Lorsqu’un bébé se met à pleurer, dans son sommeil ou non, il faut tout d’abord chercher à répondre à ses besoins essentiels : on lui donne à manger (biberon ou sein), lui changer sa couche, le couvrir ou le découvrir en fonction de la température de la pièce ou il se trouve, voire le prendre dans ses bras pour lui faire un câlin. « Un parent peut être dérouté face aux pleurs de son bébé. Il faut donc sans se précipiter, chercher à comprendre ce qui lui arrive », ajoute le Dr Clerget. Puis si ses besoins essentiels sont comblés, il faut penser à une éventuelle douleur, et voir si l’enfant n’a pas de fièvre, par exemple, ou calmer ses coliques en le berçant un peu. C’est ce qui crée de l’attachement et le sécurise.

Quand laisser un bébé pleurer pour s’endormir le soir ?

« Nous sommes des mammifères, et comme tous les êtres de cette classe, nous avons besoin d’interactions. Un enfant en bas âge n’y fait pas exception. Que ce soit pour exprimer un besoin essentiel, ou tout simplement par envie de voir son parent, pourquoi ne pas y répondre ? », insiste le spécialiste. Les parents doivent passer du temps avec leur enfant, a fortiori s’ils le voient peu, essentiellement en fin de journée et les week-ends. « Il n’y a pas d’intérêt à laisser un enfant seul, sauf pour lui apprendre à s’endormir », pour Stéphane Clerget.

Pourquoi bébé pleure avant de dormir ?

Les bébés pleurent avant de dormir pour diverses raisons. Le sommeil est une période de transition pour les bébés, et il peut y avoir plusieurs facteurs qui les amènent à pleurer avant de s’endormir. Voici quelques raisons courantes pour lesquelles un bébé peut pleurer avant de dormir :

  • Fatigue : les bébés peuvent pleurer lorsqu’ils sont fatigués et qu’ils ont du mal à s’endormir. Les signes de fatigue chez un bébé peuvent inclure des bâillements, des frottements des yeux et de l’irritabilité.
  • Besoin de réconfort : certains bébés ont besoin de réconfort et d’attention supplémentaires avant de s’endormir. Ils peuvent chercher le contact physique, comme être tenus dans les bras ou caressés.
  • Faim : si le bébé a faim, il peut pleurer pour signaler son besoin de nourriture. L’allaitement ou le biberon peuvent être nécessaires avant le sommeil.
  • Couche sale ou inconfort : une couche sale ou mouillée peut être source d’inconfort pour un bébé. Assurez-vous que la couche est propre et sèche avant de le coucher.
  • Coliques ou inconfort digestif : certains bébés souffrent de coliques ou d’inconfort digestif, ce qui peut les faire pleurer, surtout en soirée. Des techniques de soulagement de la douleur, comme le massage abdominal doux, peuvent parfois aider.
  • Surstimulation : les bébés peuvent devenir surstimulés par des stimuli tels que des lumières vives, des bruits forts ou des activités animées. Cela peut les rendre agités et difficiles à endormir.
  • Besoin de routine : les bébés aiment souvent avoir une routine prévisible avant de se coucher. Suivre une routine apaisante, comme un bain tiède suivi d’une histoire ou d’une berceuse, peut aider à signaler au bébé qu’il est temps de dormir.
  • Anxiété de séparation : certains bébés peuvent ressentir de l’anxiété lorsqu’ils sont séparés de leurs parents ou de leurs soignants. Ils peuvent pleurer parce qu’ils ont besoin de réconfort et de sécurité avant de s’endormir.

Apaiser bébé avant l’endormissement et le rassurer la nuit

Pour l’expert, il est inutile de laisser bébé pleurer, seul dans son lit. « Dans ce cas-là, on peut passer du temps pour rassurer l’enfant, au moins une demi-heure, pour lui laisser le temps de s’endormir ou au moins le préparer à la séparation de la nuit, surtout si le lit l’enfant n’est pas dans la chambre de ses parents. Ensuite, on peut revenir le voir en cas d’éveil, passer un moment avec lui. Et si cela ne fonctionne pas, on peut le laisser pleurer un peu, avant de retourner le voir. La méthode dite 5 -10 - 15 peut être efficace, à ce moment-là », détaille le spécialiste

C’est quoi, la méthode 5 - 10 - 15 ?

La méthode 5-10-15 consiste à rassurer son enfant puis le mettre à dormir, puis attendre 5 min avant d’aller le voir s’il pleure, le rassurer et le recoucher sans le prendre dans ses bras. S’il pleure à nouveau lorsque l’on a quitté la chambre, il faut alors patienter 10 mn avant d’aller le voir, le calmer à nouveau et quitter la chambre. S’il pleure toujours, il faut encore patienter 15 min avant d’aller le voir et le calmer puis quitter la chambre. Et si cela ne fonctionne pas au bout de ces trois tentatives, il faut prendre l’enfant et le calmer dans ses bras.

Est-ce grave si je laisse mon bébé pleurer ?

Non. Car les pleurs sont source d’apaisement pour un bébé. Ce sont des pleurs de décharge, parfois. « Lorsqu’on pleure, notre corps secrète des hormones particulières, ce sont les endorphines. Elles participent à l’apaisement que l’on ressent, une fois que l’on a fini de pleurer » indique le Dr Clerget. Toutefois, pour les parents, les pleurs incessants de leur enfant peuvent être source d’angoisse ou de stress. Attention à ne pas céder à la colère dans ces cas-là ! En effet, « 1 enfant secoué sur 10 en décèdera, et les autres garderont des séquelles de ce mauvais traitement toute leur vie ! » met en garde le site du gouvernement. Quelques recommandations à rappeler, si vous êtes en difficulté, il faut :

  • Mettre le bébé en sécurité dans son lit, en le couchant sur le dos. Il n’y a aucun danger à le laisser seul dans cette position ;
  • Quitter quelques minutes la pièce ;
  • Respirer et se concentrer sur autre chose pour retrouver son calme
  • Si possible appeler un proche pour en parler ou demander à quelqu’un de venir prendre le relais ;
  • Demander de l’aide en partageant vos craintes et vos doutes à votre entourage comme à des professionnels.

Des numéros d’urgence existent :

  • La ligne « Allo Enfance en danger » du Service national d’accueil téléphonique pour l’enfance en danger (SNATED). Joignable au 119 disponible 24h/24 et 7j/7.
  • Un numéro d’aide et d’écoute : la ligne « Allo Parents Bébé » de l’association Enfance et partage. Joignable au 0 800 00 34 56, du lundi au vendredi de 10h à 13h et de 14h à 18h.

L’instinct peut être mauvais conseiller

C’est une phrase qui revient souvent : « Quand bébé pleure, fiez-vous à votre instinct pour agir ». Or, pour le Dr Stéphane Clerget, on ne parle pas vraiment d’instinct. « On se souvient plutôt de ce que l’on a connu enfant, si on avait un petit frère ou une petite sœur. Car les enfants sont très empathiques, et plus proches du langage non verbal que les adultes. Donc c’est plutôt de l’ordre du souvenir de ce que l’on a connu enfant que de l’instinct », détaille l’expert. Le spécialiste reconnaît surtout la valeur de l’expérience, qui peut apporter des réponses. « Un parent est bien plus à l’aise avec un deuxième ou un troisième enfant qu’il ne l’était avec le premier. Avec l’expérience, on apprend à reconnaître les pleurs ». Rassurez-vous donc, au fil des jours, vous saurez de mieux en mieux interpréter les pleurs de votre enfant.

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