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Crises de colère de l'enfant : les comprendre et bien réagir

Crises de colère chez l'enfant  : comprendre et réagir © Getty Images/fizkes

Publié le par Esther Buitekant

En collaboration avec Rachida Raynaud (Psychologue Enfant-Adolescent-Parentalité)

II est normal qu’un enfant exprime sa colère. Pour nous, parents, il est essentiel de comprendre les raisons de ces crises, d’autant plus quand elles se répètent et deviennent difficiles à contrôler pour l’enfant. Découvrez les conseils de Rachida Raynaud, psychologue.

L'essentiel

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  • La colère chez l’enfant est normale et évolue avec l’âge : dès un an, un enfant peut ressentir de la colère. Elle s’exprime d’abord par des pleurs et des gestes impulsifs, puis, en grandissant, par des mots et des comportements plus intenses.
  • Comprendre et gérer la colère : la frustration est la principale cause des crises. Il est essentiel d’accompagner l’enfant sans rejeter son émotion, tout en fixant des limites claires sur les comportements inacceptables.
  • Quand s’inquiéter ? : des colères trop fréquentes et intenses peuvent révéler une souffrance ou un trouble sous-jacent. Il est important d’observer l’enfant et d’identifier d’éventuelles causes profondes.

Tout parent connaît (ou connaîtra) les fameuses colères de l’enfant. A la maison, au supermarché, parfois sans raison identifiable, elles nous laissent souvent démunis ! « La colère est une émotion naturelle, spontanée, que l’enfant peut déjà ressentir très tôt, dès l’âge d’un an », explique Rachida Raynaud. La colère fait partie de l’éveil de l’enfant, sur le plan psychologique il est normal de la manifester. Elle peut être plus ou moins intense et difficile à réguler pour l’enfant et ses parents.

18 mois, 2 ans, 4 ans, ado : comment s’exprime la colère chez l’enfant ?

La colère s’exprime différemment en fonction de l’âge de l’enfant. « Chez les tout-petits qui sont encore non-verbaux, elle se manifeste surtout par des cris, des pleurs, un visage de mécontentement, une agitation, mais aussi parfois des gestes un peu impulsifs. L’enfant peut par exemple se jeter et rouler par terre, se débattre dans les bras, repousser son parent », détaille la psychologue.

Chez l’enfant plus grand, à ces manifestations physiques viennent bien souvent s’ajouter les mots. Il exprime clairement son opposition et sa frustration avec des mots. « Les colères prennent de l’intensité avec l’âge et l’enfant peut avoir des gestes agressifs, y compris contre lui-même. Plus les enfants grandissent, plus les mots sont forts, plus ils ont les moyens d’exprimer cette colère. Cela passe moins par des manifestations corporelles et plus par une joute verbale avec les parents », explique Rachida Raynaud. « Mais parfois les deux modes d’expressions de la colère perdurent, verbales et non-verbales. Il faut aider l’enfant à réguler ces manifestations si fréquentes et trop intenses », ajoute l’experte.

Pourquoi mon enfant fait des crises de nerfs ? Comment comprendre sa colère ?

Les parents de jeunes enfants le savent, la première cause de la colère est la frustration. Une émotion difficile à gérer et appréhender pour les tout-petits, qui n’ont d’autres choix que d’extérioriser en se mettant en colère. « La colère peut aussi être provoquée par de la tristesse, ou encore un sentiment d’injustice, notamment chez les plus grands. La colère est en quelque sorte la partie émergée de l’iceberg. C’est pour cette raison qu’il est important de comprendre ce qui touche l’enfant à l’instant T ou d’une manière globale pour mieux l’apaiser », explique la psychologue.

Comment réagir et calmer un enfant en pleine crise de colère ?

Les deux choses à faire sont de rester présent auprès de l’enfant, de lui parler et de le contenir dans les gestes qui peuvent être débordants. « Parfois il n’y a rien d’autre à faire que d’attendre que la colère passe », observe la psychologue. II n’existe pas de solution miracle qui fonctionnerait pour tous les enfants.

« Quand l’émotion est trop forte, l’enfant n’arrive pas à entendre un discours rationnel. Les parents doivent essayer de trouver la solution qui fonctionne pour leur enfant. Certains ont besoin d’être réconfortés, contenus dans les bras, cela les aide à s’apaiser. D’autres ont besoin de se défouler, de taper du pied. D’autres encore ont besoin qu’on les isole, tout en restant à proximité », détaille Rachida Raynaud. Le plus important est de ne pas être dans le rejet, mais au contraire d’aider l’enfant à dépasser ce moment-là. « Il faut en revanche rester ferme sur la limite. Si la colère est liée à la contrainte d’une règle, il faut dans la mesure du possible, ne pas la faire céder pour faire céder la colère », insiste la psychologue. Les limites parentales ne doivent pas être remises en question.

Faut-il punir un enfant qui fait des colères ?

Il est inutile de punir une émotion normale, spontanée. En revanche, il faut contenir et mettre des interdits dans ce qui est débordant. « On ne casse pas, sinon on répare, on contient les gestes agressifs et auto-agressifs, on explique le mécanisme de l’excuse par la suite vis-à-vis des gestes débordants », rappelle Rachida Raynaud. « L’enfant doit comprendre qu’il a le droit d’être en colère mais que certains comportements sont prohibés. II ne peut pas se faire mal volontairement, taper les autres. La colère ne justifie pas tout ça », ajoute l’experte.

Quand la colère devient un problème, qu’est-ce que ça cache ?

Si se sentir en colère est une émotion parfaitement normale, c’est la fréquence et l’intensité des crises de colère qui doivent alerter. « Un enfant qui fait beaucoup de colères très intenses, difficiles à apaiser, cela nécessite une vigilance. Ces colères multiples peuvent être le signe d’une souffrance ponctuelle ou durable, voire d’un trouble », explique la psychologue. Cette dernière précise que la dépression chez l’enfant peut par exemple se manifester par des crises de colère et d’agressivité.

Que faire lorsque les accès de colère se répètent ?

Ces colères répétées peuvent survenir de manière plus fréquente et intense au cours de certaines phases du développement, qui rendent l’enfant est un peu plus intolérant à la frustration. Cela fait partie d’un développement psychologique harmonieux et sain. Il faut surtout veiller, lorsque ce comportement et cette intolérance perdurent avec l’âge sans apaisement, à ce que l’enfant puisse évoluer vers d’autres moyens d’exprimer et gérer ce qu’il ressent, et en particulier vis-à-vis de la colère. « Il arrive également que ces crises de colère soient réactionnelles. L’enfant est à fleur de peau parce que quelque chose le travaille, l’inquiète. Là encore, il faut avoir une vigilance pour en trouver si possible la cause », conclut la spécialiste.

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