Lors de sa grossesse, il est primordial d’être vigilante sur son alimentation, afin d’éviter certaines altérations, qui peuvent impacter la santé de la future maman et du bébé à naître. En effet, certains aliments sont interdits durant cette période comme les viandes et poissons crus ou fumés, les fromages non pasteurisés ou encore la charcuterie. Les épices font-elles également partie des produits à proscrire chez la femme enceinte ? Sylvie Roméo, diététicienne-nutritionniste, nous donne plusieurs éléments de réponse concernant la cuisine épicée pendant la grossesse : « il est possible de manger des épices lors d’une grossesse, mais certaines sont à utiliser avec parcimonie, voire parfois à éviter. La future maman peut donc se renseigner sur l’épice qu’elle souhaite utiliser avant de la consommer, pour prévenir tout risque », note la spécialiste.
Curry, piment, poivre, cumin… Quels sont les risques de manger de trop grandes quantités d’épices pendant la grossesse ?
Une épice est une substance végétale qui permet d’assaisonner et d’ajouter de la saveur à des plats. Les épices détiennent un puissant pouvoir digestif, antiseptique et curatif. Elles renferment également de nombreux phytonutriments, qui agissent comme des antioxydants naturels, et luttent contre les radicaux libres.
Si les épices sont généralement bénéfiques pour la santé, il faut néanmoins y prêter attention pendant la grossesse. La saveur de ces condiments peut être due aux huiles essentielles, à l’alcool, aux alcaloïdes, aux flavonoïdes ou aux saponosides. En raison d’une consommation trop importante de certaines épices, comme le poivre ou le piment, ces substances peuvent traverser le placenta et entraîner des effets indésirables chez la future maman ainsi que chez le fœtus. « Les incidences sur la grossesse sont liées à des prises répétées et élevées de certaines épices. Si la femme enceinte prend une pincée d’épices pour relever un plat, il n’y a aucun risque pour elle et le bébé. Elle peut préparer un poulet au curry ou déguster une tranche de pain d’épice sans courir de danger. Tout est donc dans le dosage », rassure Sylvie Roméo.
Alimentation et grossesse : pourquoi faut-il utiliser certaines épices avec précaution ?
Plusieurs épices doivent être utilisées avec parcimonie chez la femme enceinte. Il est notamment recommandé d’exclure le thym, à la fois aromate et épice médicinale, pendant les trois premiers mois de la grossesse, en raison des altérations qu’il peut provoquer au niveau du développement des organes du fœtus. Une fois que le premier trimestre est passé, il peut être réintroduit dans l’alimentation.
Pendant la grossesse, il est préconisé de mettre uniquement quelques pincées de graines de coriandre, de graines de persil, d’anis, de graines de fenouil, de cannelle et de cumin pour parfumer ces plats. « Ces épices peuvent augmenter les risques de fausse couche lorsqu’elles sont consommées en trop grandes quantités. Une utilisation excessive de sauge peut également occasionner une hypertension artérielle et favoriser ainsi les risques de décollement placentaire. La noix de muscade peut aussi avoir un pouvoir toxique à l’origine d’hallucinations, mais il faudrait entièrement la manger pour que cet effet survienne », précise la diététicienne-nutritionniste.
Au fil de votre grossesse, vous pouvez donc continuer à saupoudrer vos repas de quelques pincées de ces épices. L’important est de veiller à ne pas en abuser, afin de prévenir les risques pour votre santé et celle de votre enfant.
Quelles sont les épices qui peuvent être utilisées en toute sécurité chez la femme enceinte ?
En fonction des femmes enceintes, la grossesse peut se caractériser par différents maux comme des troubles digestifs, de la fatigue ou des nausées. Pour y faire face, certaines épices peuvent être conseillées. Le gingembre permet notamment de combattre les nausées tandis que le curry facilite la digestion. « Mieux vaut cependant éviter les épices lorsqu’une future maman souffre de reflux gastriques ou d’hémorroïdes. Ces condiments peuvent créer un inconfort supplémentaire », indique Sylvie Roméo.
Peut-on manger des aliments épicés et piquants lors de l’allaitement ?
Les épices peuvent être consommées sans risque après l’accouchement et en cas d’allaitement maternel. Ces substances n’apportent aucun bienfait supplémentaire au lait maternel, mais elles peuvent le parfumer. « Il faudra toutefois commencer doucement pour que le bébé s’habitue aux saveurs épicées. Le piment de Cayenne est déconseillé pendant l’allaitement maternel, car il est très fort pour l’appareil digestif du bébé, qui est encore immature. En alternative, la maman peut opter pour des épices douces comme le cumin, le paprika et le gingembre. Si elle constate que son bébé présente des signes d’inconfort inhabituels tels que des coliques, des gaz ou des éruptions cutanées, il est préférable de réduire, voire de stopper la consommation d’épices », décrit la diététicienne-nutritionniste.