Enceinte, peut-on consommer du curcuma ?

Originaire d’Asie du Sud et d’Inde, le curcuma fait partie de la famille des Zingiberaceae au même titre que le gingembre. Très souvent utilisée en cuisine, cette épice offre un goût piquant à nos plats. À l’instar de certains aliments, comme les fromages ou la viande, la femme enceinte doit être vigilante aux épices présentes dans son assiette. Jusqu’à l’arrivée du bébé, doit-elle limiter sa consommation de curcuma ?

Longtemps utilisé comme un conservateur alimentaire, le curcuma, ou safran d’Inde, possède des propriétés antioxydantes, qui permettent de lutter contre les radicaux libres à l’origine du stress oxydatif. Grâce à sa richesse en polyphénols, dont la curcumine, ce condiment a une action sur les inflammations, le cœur, les articulations, la peau ou encore le système immunitaire. « Le curcuma a également des effets cholérétiques, c’est-à-dire qu’il stimule la production de bile, ce qui favorise la digestion. Un bienfait intéressant en cas de troubles de la digestion », souligne Sylvie Roméo, diététicienne-nutritionniste, à Beausoleil (06).

Même si le curcuma détient de nombreux bienfaits, il est déconseillé d’en ajouter excessivement dans ses plats pendant une grossesse. Comme l’indique la spécialiste, les données scientifiques ne s’accordent pas concernant les effets du curcuma chez la femme enceinte et l’enfant à venir. On ne peut donc pas affirmer que cette épice est néfaste lorsque l’on attend un enfant, mais par mesure de précaution, il est conseillé d’en consommer avec modération.

En raison des nombreuses propriétés de cette plante, les cures de curcuma ou de curcumine sous forme de compléments alimentaires ou de poudre sont de plus en plus plébiscitées. En 2022, l’Agence Nationale Sécurité Sanitaire Alimentaire Nationale (Anses) avait toutefois recensé plusieurs signalements d’hépatites liés à la prise de compléments alimentaires. L’autorité sanitaire avait notamment déconseillé ces produits aux personnes souffrant de pathologies des voies biliaires.

Quant aux femmes enceintes, il est contre-indiqué de débuter une cure à base de curcuma ou de curcumine pendant la grossesse ou l’allaitement. « Il existe très peu de données concernant les effets secondaires de cette plante, hors usage alimentaire, sur le déroulement de la grossesse ou le développement du fœtus. En prévention, mieux vaut éviter les compléments alimentaires lorsque l’on est enceinte et/ou que l’on allaite », préconise Sylvie Roméo.

Même si elles apportent de délicieuses saveurs, il est conseillé d’être vigilante avec les épices durant une grossesse. À prises répétées et excessives, les graines de coriandre, de persil, d’anis, de fenouil, de cannelle et de cumin peuvent avoir de graves conséquences. Ces condiments peuvent augmenter les risques de fausse couche lorsqu’ils sont consommés en trop grandes quantités. Une utilisation excessive de sauge peut également occasionner une hypertension artérielle et favoriser ainsi les risques de décollement placentaire.

Ces épices ne sont pas interdites pendant la grossesse à condition de ne pas en consommer excessivement. Au fil des mois, vous pouvez donc continuer à saupoudrer vos repas de quelques pincées d’épices sans mettre en danger votre santé et celle de votre enfant.

Toutefois, certaines épices peuvent aussi aider à combattre des maux de grossesse courants. En cas de troubles digestifs, la future maman peut se préparer des plats à base de curry, une préparation regroupant différentes épices, qui facilitent la digestion. Le gingembre permet également de lutter contre les nausées matinales.