Manger épicé et grossesse : le curry est-il autorisé chez la femme enceinte ?

La grossesse est généralement ponctuée d’envies alimentaires bien précises. Une future maman peut, par exemple, rêver d’un poulet au curry. Si cette viande est autorisée, à condition qu’elle soit bien cuite, chez la femme enceinte, ce n’est pas le cas de toutes les épices. Peut-on manger du curry sans risque lorsque l’on attend un enfant ?

Provenant d’Inde, le curry est un terme générique qui désigne une préparation d’épices. Parmi elles, on retrouve du curcuma, de la cannelle, de la coriandre, du clou de girofle, de la noix de muscade, du thym ou encore du fenouil. En fonction des épices qui le composent, le curry sera plus doux ou plus pimenté. « Le curry peut être consommé pendant la grossesse sauf si la patiente présente un reflux gastrique. Dans ce cas, il faut faire attention à la composition du curry. Mieux vaut éviter les préparations à base de cannelle, de cumin et de muscade, qui peuvent augmenter les risques de reflux gastrique, assez pénibles pour la femme enceinte », explique Sylvie Roméo, diététicienne nutritionniste à Beausoleil (06).

Consommées en trop grande quantité, certaines épices présentes dans le curry peuvent aussi avoir une incidence sur la grossesse. À des prises élevées et répétées, la cannelle et le fenouil peuvent avoir un effet relaxant, qui peut provoquer une fausse couche, tandis que le thym peut entraîner des altérations au niveau du développement des organes du fœtus durant le premier trimestre.

Utilisé dans différentes recettes, le curry présente différents bénéfices pour une future maman et son bébé. Certaines femmes enceintes peuvent être atteintes par des troubles digestifs durant la grossesse. Pour y faire face, on peut ajouter du curry à nos préparations, car il facilite la digestion. Cette préparation d’épices renferme également de nombreux phytonutriments, qui agissent comme des antioxydants naturels. Ces derniers protègent l’organisme des effets des radicaux libres, responsables du vieillissement cellulaire, et renforcent le système immunitaire.

Comme le précise la spécialiste, tout est dans le dosage des épices. Une pincée de curry pour relever un plat ne présente aucun risque pour la santé du bébé et de la femme enceinte. La future maman peut donc déguster un poulet au curry ou une tranche de pain d’épice sans courir de danger. Ce sont les prises excessives et répétées d’épices qui peuvent avoir des conséquences sur une grossesse.

Bon à savoir : il est déconseillé de débuter une cure de compléments alimentaires à base de curry sans avoir au préalable un avis médical.

La maman peut consommer des plats et des accompagnements au curry sans problème pendant son allaitement. Cette préparation n’apporte cependant aucun bienfait supplémentaire au lait maternel, mais elle pourra le parfumer. Il est recommandé de réduire, voire de stopper la consommation d’épices si le bébé présente des signes d’inconfort inhabituels tels que des coliques, des gaz ou des éruptions cutanées.

Plusieurs épices doivent être utilisées avec parcimonie chez la femme enceinte. Le thym, à la fois aromate et épice médicinale, doit notamment être exclu de l’alimentation pendant les trois premiers mois de la grossesse en raison des risques précédemment cités. Une fois que le premier trimestre est passé, il peut être réintroduit dans l’alimentation.

Les épices comme les graines de coriandre, de persil, de fenouil, de cannelle et de cumin peuvent être consommées pendant la grossesse à condition que ce soit avec modération. Une utilisation excessive de ces épices peut augmenter les risques de fausse couche. La noix de muscade peut aussi avoir un pouvoir toxique à l’origine d’hallucinations, mais il faudrait entièrement la manger pour que cet effet survienne.