Parents : Bonjour, pouvez-vous vous présenter ?
Valériane Vukosavljevic : Je suis Valériane Vukosavljevic, internationale de basket-ball, je suis 4 fois championne de France avec 4 clubs différents, 4 fois vice-championne d'Europe avec l'équipe de France, et toute jeune médaillée de bronze aux Jeux Olympiques de Tokyo.
Comment avez-vous appris votre grossesse ?
V.V. : J'ai appris ma grossesse dès le départ, avec quelques symptômes. Et je l'ai par la suite apprise après un premier stage de préparation que l'on avait fait avec l'équipe de France.
Quelle a été votre première réaction ?
V.V. : Ma première réaction, ça a été le bonheur, et surtout d'appeler mon mari qui était lui en Serbie, chez lui.
Avez-vous songé à déclarer forfait à l’annonce de votre grossesse ?
V.V : Je n'ai jamais songé à arrêter la compétition parce que c'était un projet qui avait été pensé, accompagnée bien sûr d'une équipe médicale. Je savais à quoi m'attendre. Je savais où j'allais. Je savais que si je commençais cette grossesse à ce moment-là, je pouvais jouer jusqu'à la fin de l'été, donc jusqu'à la fin des Jeux Olympiques.
Votre grossesse a-t-elle compromis votre entraînement ?
V.V : Cette grossesse n'a pas du tout compromis mon entraînement, je n'ai raté aucun entraînement. J'ai eu la chance de ne pas avoir trop de symptômes. Je pense sincèrement que le fait d'avoir continué à jouer mon sport à haut-niveau, d'avoir vraiment formaté mon esprit et mon corps à performer n'a pas laissé place à quelques désagréments qui auraient pu m'empêcher en tout cas la pratique sportive.
Je ne suis pas la première femme à avoir participé aux Jeux Olympiques enceinte, mais c'est une fierté d’appartenir à ce groupe. Après, je ne sais pas combien de temps chacune a pu jouer, mais je suis vraiment fière de pouvoir faire partie de ces quelques femmes qui ont participé aux Jeux Olympiques enceintes.
Comment ont réagi votre coach et votre équipe ?
V.V. : La coach, lorsqu'elle a été mise au courant, a été très heureuse pour moi et elle m'a tout de suite confirmé que ça ne remettrait pas en question ma sélection pour le championnat d'Europe et pour les Jeux Olympiques. Si mes performances diminuaient et qu'une sélection était remise en question, on le ferait.
L'équipe, elle, n'était pas au courant, en tout cas pas toute l'équipe. Il y avait juste une très, très, très petite partie de l'équipe qui était au courant, notamment mes meilleures amies. La grossesse dans le sport de haut niveau, c'est encore un sujet un peu tabou, un sujet qui dérange un peu.
Tomber enceinte quand on est sportive de haut niveau, c’est compliqué ?
V.V. : Moi j'avais ce projet-là depuis un petit moment maintenant, déjà l'année d'avant, j'ai eu la chance de tomber sur un club qui a été compréhensif, qui a adhéré à mon projet au nom du club de Basket Landes. Je sais qu'il y a d'autres athlètes qui ont aussi eu cette chance. Par exemple Laura Glauser, qui a pu aller avec son club aussi il me semble, mettre en place une maternité au milieu de son contrat.
On n'a pas toute cette chance, ce n’est pas gagné pour tout le monde, tous les clubs ne sont pas forcément réceptifs, toutes les fédérations ne sont pas forcément réceptives. Donc il y a encore du boulot, même si je pense que le fait de pouvoir partager des messages comme celui-là permet d'ouvrir les esprits.
On peut être enceinte et continuer à performer. On peut s'arrêter, on peut revenir. La carrière d'athlète ne s'arrête pas à une maternité.
Qui vous inspire autour de vous en tant que maman, mais aussi en tant qu’athlète ?
V.V : Je suis beaucoup inspirée par ma maman, parce que c'est une femme qui a mené à bien sa carrière de médecin et ses trois grossesses. En termes de sportive, je dirais que Serena Williams et Allyson Félix sont vraiment des sportives que j'admire, et qui m'inspirent énormément au quotidien.
Quelle a été la réaction du papa à l’annonce de votre grossesse ?
V.V : La première réaction du papa a été de partager la nouvelle avec sa maman, avec qui il était sur la terrasse juste au moment où je l'ai appelé. Et sa maman a fondu en larmes, parce que c'est le seul enfant, et dans une famille serbe, c'est quand même très important ! Donc du coup voilà, ça a été beaucoup d'émotions.
Quel défaut vous ne voudriez pas que votre enfant prenne de vous ?
V.V : Un de mes défauts que j'aimerais que mon enfant n’ait pas, c’est peut-être le fait que je suis assez maniaque. Je tiens ça de ma maman. Ou alors le fait que je sois exigeante. En effet, je suis très exigeante avec moi-même, et du coup ça se répercute un peu sur les autres !
Et du papa ?
V.V. : Un défaut de Monsieur, alors, Monsieur est plutôt bordélique… À l'inverse de moi qui suis plutôt maniaque, donc du coup... Voilà, si notre enfant prenait un peu des deux, ça serait parfait.
Avez-vous déjà choisi un prénom ?
V.V. : Pour les prénoms, on a forcément pensé à Olympe. Mais on a choisi d'autres prénoms, et comme on ne veut pas savoir le sexe du bébé avant la naissance, les prénoms filles et les prénoms garçons sont déjà prêts !