Les envies

Certaines femmes ne subiront aucune envie alimentaire farfelue au cours de la grossesse quand d’autres verront leur vie dictée par ces obsessions. Cornichon et chocolat, fruits jaunes en plein hiver, tartiflette en plein mois d’août, millefeuille alors qu’il est 23 h et que les pâtisseries sont fermées… et bien d’autres encore. Mais qu’est ce qui explique ces envies ? Faut-il y céder ? On fait le point. 

Ces envies si irrépressibles et parfois si étranges mais d'où viennent-elles ? 

D’où viennent ces envies, qui nous feraient lever la nuit ? On vous laisse deviner ? Les hormones bien sûr ! Qu’on se le dise, quand quelqu’un est à blâmer pour les petits et gros maux de grossesse, c’est bien souvent les hormones qu’on accable. À noter : si les hormones jouent un rôle évident dans l’apparition de ces envies, des chercheurs espagnols auraient également trouvé un lien avec les neurones… Les scientifiques ont ainsi observé, chez des souris gestantes, que la grossesse induirait une réorganisation complète des circuits neuronaux. Selon la chercheuse Roberta Haddad-Tóvolli, co-directrice de cette étude, « les cellules neuronales – et leur altération – seraient responsables des fringales, puisque l’anxiété alimentaire, typique pendant la grossesse, disparaît après avoir bloqué leur activité ». Alors non, vous n’êtes pas folle, votre cerveau est tout simplement perturbé ! 

Les hormones jouent également un rôle de perturbatrices dans notre organisme au cours de la grossesse. Des chercheurs considèrent que ces envies pourraient permettre de lutter contre des carences. Si vous avez envie de fromage à gogo, ce serait en raison d’un manque de calcium, si vous rêvez de viande rouge, vous manqueriez de fer, etc. 

Cette explication bien déculpabilisante donnerait envie de céder à toutes nos envies, même les plus étranges, mais est-ce bien raisonnable ? Si vous rêvez d’un plateau de sushis bourré d’omégas 3, il est tout de même plus prudent de vous contenter d’un pavé de saumon bien cuit. Si ces envies sont bien réelles, elles ne vous dispensent pas des restrictions alimentaires liées à la grossesse, malheureusement. 

Dans le cadre d’une alimentation équilibrée, vous pouvez bien sûr céder à ces fringales qui prennent parfois beaucoup d’espace mental. On a cette image de croque-monsieur en tête, et rien ne peut nous en faire démordre ! 

La grossesse est déjà une période pleine de doutes, d’inquiétudes, de suivi médical, d’examens, si on ne peut même pas se faire plaisir… Si vous adaptez un peu votre alimentation pour intégrer vos envies, il n’y a aucune contre-indication à cela. Vous rêvez d’un moelleux au chocolat, allez-y ! Vous limiterez l’apport calorique sur le reste du repas en ne prenant qu’une grosse salade composée. Tout est une question de mesure, concernant l’alimentation. Par ailleurs, évitez de grignoter entre les repas :  afin d’éviter une prise de poids trop importante tout au long de la grossesse, vos envies doivent s’inscrire dans le cadre des repas, c’est-à-dire que vous tenez tenir compte (à la louche) de leurs apports caloriques.  

Cédez à vos envies oui, mais pas n’importe lesquelles. L’envie de saumon cru ou de reblochon au lait cru ne vous donne pas un joker contre la toxoplasmose, la salmonellose ou la listériose ! Si vous rêvez de fromage : optez pour des yaourts et fromages thermisés ou pasteurisés, c’est mieux ! Si vous avez envie de viande rouge ou de poisson, ne vous privez pas, mais faites-les bien les cuire. Si vous rêvez de salades de crudités variées, foncez, mais après avoir bien lavé vos légumes. En revanche, on résiste à l’envie d’un mojito ou d’une coupe de champagne :  pendant la grossesse, c’est zéro alcool ! 

Pour résumer, on ne se culpabilise pas, on s’écoute et on se fait plaisir, tout en maintenant une alimentation complète et équilibrée.