« L’andropause » regroupe l’ensemble des symptômes physiologiques et psychologiques liés à la baisse de testostérone, autour de 50 ans. Si elle passe inaperçue chez certains hommes, pour d’autres il s’agit d’une période délicate qui peut être mal vécue.
Définition : qu’est-ce que l’andropause ?
Tout d’abord, le terme d’andropause n’est pas forcément adapté selon le docteur Giwerc. « Il vaut mieux utiliser le terme de déficit androgénique lié à l’âge (ou DALA) ». Les androgènes étant composés d’hormones sexuelles masculines et principalement de la testostérone.
Cette hormone intervient dans le développement des caractéristiques physiques masculines comme la maturation des organes génitaux, la pilosité et le changement de voix… Elle est également présente chez la femme, mais en plus petite quantité puisque les hommes en sécrètent en moyenne 6 à 7 fois plus.
L’andropause : la ménopause des hommes ?
Sachant que certains symptômes sont similaires à ceux de la ménopause et qu’il s’agit pour les deux de pathologies liées à l’âge, certains associent les deux termes.
« Il y a peu de similitude avec la ménopause, mais elle est souvent comparée à celle-ci. L’homme vieillit, ses testicules diminuent légèrement de taille, s’appauvrissent en testostérone et viennent apparaître des symptômes associés », explique le docteur Giwerc.
La ménopause provoque l’arrêt définitif des hormones féminines tandis que l’andropause réduit seulement le taux de testostérone. La diminution du taux d’hormones sexuelles chez l’homme survient plus progressivement que pour la ménopause chez la femme.
Quand commence-t-on à avoir les symptômes de l’andropause chez l’homme (baisse de testostérone) ? À quel âge survient l’andropause ?
Son apparition peut varier en fonction des hommes. « Ce déficit est inconstant, bien qu’il soit fréquent. Il touche entre 10 et 20 % des hommes après 50 ans, et environ 50 % des hommes après 70 ans. Une fois que les symptômes sont apparus, il n’y a pas de récupération du seuil de testostérone, ce qui veut dire que le phénomène se poursuit jusqu’à la fin de la vie », détaille le praticien.
Bouffées de chaleur, douleurs, transpiration, dépression… sont-ils des symptômes de l’andropause chez l’homme ?
L’andropause entraîne de nombreux symptômes cliniques dont les signes vont être majoritairement autour de la sexualité. « Il y a souvent une diminution des érections du matin et de la nuit, qui est un signe d’appel, parfois une baisse de la libido, des troubles vasomoteurs avec des bouffées de chaleur, une transpiration excessive, parfois des troubles du sommeil ou une irritabilité secondaire. On peut également avoir des pertes de mémoire, des troubles de l’attention, de la fatigue, une perte d’appétit ou encore des sautes d’humeur et des signes de dépression », énumère le médecin.
Il peut aussi y avoir d’autres signes cliniques non spécifiques. « Les patients peuvent ressentir une diminution de la masse musculaire accompagnée d’une fatigue musculaire, une prise de poids surtout abdominale, une régression de la pilosité, la peau qui devient un petit peu plus fine ou encore un début d’ostéoporose, car les os commencent à se fragiliser. »
Certains hommes vont voir leurs glandes mammaires se développer, donnant l’impression qu’ils ont de la poitrine, c’est ce qu’on appelle une gynécomastie.
On parlera de syndrome métabolique lorsque l’homme en « andropause » a à la fois, une obésité abdominale, une hypertension artérielle et un début de cholestérol.
Comment détecte-t-on l’andropause ?
Après un examen clinique complet durant lequel le médecin pourra interroger le patient avec des tests de dépistage du déficit androgénique lié au vieillissement masculin (Androgen Deficiency of the Aging Male et Aging Male Score). Il réalisera également des analyses sanguines avec un dosage du taux de testostérone totale et du taux de testostérone libre pour établir un diagnostic précis.
Andropause : comment soigner la ménopause masculine ?
Après plusieurs contrôles justifiant cette « andropause » et lorsqu’elle n’est pas associée à un cancer de la prostate (contre-indication formelle à toute médication à base de testostérone), le patient pourra recevoir un traitement adapté. « On le supplémente en testostérone. Cela s’administre de plusieurs façons, soit une injection intramusculaire durant 3 ou 4 semaines, soit on l’applique sous forme de gel par voie cutanée, soit avec un traitement médicamenteux par voie orale avec des comprimés qui se dissolvent sous la langue. Une fois le traitement mis en place, il convient de réaliser une surveillance régulière clinico-biologique et parfois radiologique », indique Anthony Giwerc.
Ce traitement hormonal doit significativement améliorer le bien-être, l’humeur et le désir sexuel du patient. Si ce n’est pas le cas, c’est qu’il n’est pas efficace et qu’il faudra consulter à nouveau son médecin.
Parfois, il n’est pas nécessaire de prendre un traitement hormonal. Si la dysfonction érectile est le principal symptôme, et après consultation avec un médecin, il sera possible pour le patient de prendre un inhibiteur de la phosphodiestérase de type 5 tel que le Viagra®, le Levitra® ou le Cialis®.
L’alimentation saine pouvant être un véritable remède à certains symptômes de « l’andropause », on recommandera également au patient de pratiquer un rééquilibrage alimentaire consistant à :
- Consommer plus de fruits et légumes et de fibres alimentaires
- Éviter la consommation d’alcool
- Limiter la consommation de sucre et de produits raffinés
- Pratiquer une activité physique régulière.
Dans tous les cas, il est préférable de consulter son médecin et d’éviter l’automédication.