Le « flapping » traduit le fait de « battre des mains » rapidement. Ce type de comportements répétitifs d’autostimulation est aussi appelé « stéréotypie ». Souvent associé à un trouble du neurodéveloppement, il est aussi un passage normal dans le développement de l’enfant.
C’est quoi le hand-flapping ? Traduction et définition
Le flapping est une stéréotypie motrice consistant en « mouvements répétitifs des mains ou des avant-bras qui vont aller de hauts en bas ou d’avant en arrière », explique Christelle Périchon, psychomotricienne. « Il peut faire penser aux battements des ailes d’un oiseau. Certains parents vont aussi décrire un papillon qui tente de s’envoler. » Au-delà du battement des mains, l’enfant peut aussi bouger les doigts vigoureusement, ou claquer des doigts.
À savoir : il existe d’autres stéréotypies comme les écholalies, soit le fait de répéter un même son, avec la même intonation ou les stéréotypies sensorielles, qui consiste à toujours rechercher les mêmes sensations.
Quelle différence avec le flapping trémor ou l’astérixis ?
L’astérixis est un trouble neurologique se traduisant par des secousses musculaires brèves puis brusques. L’astérixis est provoqué par une interruption brutale, brève et involontaire du tonus musculaire. Elle fait partie de ce que l’on appelle les myoclonies négatives, c’est-à-dire des mouvements anormaux et inattendus dus à des atteintes du système nerveux central et/ou de la moelle épinière. L’astérixis n’a donc rien à voir donc avec le flapping ou le hand-flapping que peuvent faire nos enfants.
Le flapping ou hand-flapping est un comportement spécifique qui peut révéler un trouble du neurodéveloppement comme un trouble du spectre de l’autisme ou un TDAH. Toutefois, ce type de stimulation ne signifie pas forcément qu’un enfant est atteint de ce type de problématique.
Qu’est-ce que ça veut dire ? Pourquoi les enfants font du flapping ? Jusqu’à quel âge est-ce normal ? Est-ce forcément synonyme d’autisme ?
En temps normal, ce comportement n’est pas inquiétant. « Le flapping peut apparaître chez les enfants, de manière transitoire, surtout quand ils vont être excités, énervés ou heureux. » Le flapping peut exprimer toutes sortes d’émotions.
C’est une étape typique du développement chez les enfants entre 1 an et 4 ans, « surtout parce qu’ils sont en phase d’acquisition au niveau de la régulation émotionnelle et langagière. C’est aussi le signe d’une décharge motrice qui va traduire des émotions assez intenses. Beaucoup d’enfants s’apaisent ainsi. » Un enfant qui apprend à poser des mots sur ses émotions peut avoir besoin d’adopter des comportements physiques comme le flapping pour s’exprimer. « À partir du moment où l’enfant n’a pas parfaitement acquis le langage oral, les expressions émotionnelles passent souvent par le corps », explique la psychomotricienne.
Selon le DSM-5 (manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux), le diagnostic et la sévérité de l’autisme reposent sur plusieurs critères dont fait partie le flapping et autres comportements répétitifs et restreints (ou stéréotypies). Le flapping seul ne suffit toutefois pas à évoquer un autisme. « Ce comportement diminue naturellement avec l’âge et n’est pas forcément le signe d’un trouble du spectre autistique », rassure Christelle Périchon. Plus notre enfant saura s’exprimer verbalement et moins son corps aura besoin de le faire à sa place. Inutile donc de s’inquiéter tout de suite si ce comportement est isolé (et temporaire). Ce qu’il faut surveiller selon elle, c’est si le flapping cesse bien en grandissant et s’il n’est pas associé à d’autres comportements alarmants. « Ce qui doit alerter c’est quand il est associé à d’autres signes, que ce soit un retard moteur, langagier ou social. » Sinon, il peut être utile de consulter son médecin.
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Pourquoi les enfants atteints d’un trouble autistique ont-ils ce type de stéréotypie ?
Chez les enfants autistes, on peut considérer cette gestuelle comme un moyen de communication mais aussi d’auto-régulation. « Flapper peut aider l’enfant à s’auto-réguler au niveau sensoriel. C’est une façon pour lui de gérer un surplus d’informations sensorielles, un trop-plein. » Christelle Périchon ajoute que c’est aussi un moyen, pour un enfant autiste, de rechercher des sensations corporelles et sensorielles.
« Et puis bien sûr, comme pour n’importe quel enfant, c’est une expression au niveau émotionnel. » L’occasion pour l’enfant de s’exprimer, de signifier à son entourage qu’il est heureux, excité, anxieux ou fatigué.
Est-ce problématique chez notre bébé ou notre enfant ? Faut-il consulter ? Comment arrêter ce « flap » des mains ?
Lorsque son enfant « flap », il peut être « intéressant de mettre des mots sur ce que l’enfant est en train de traverser. Ça l’aidera, petit à petit, à identifier ses propres émotions », conseille la psychomotricienne.
Le flapping n’est pas forcément nuisible et n’a pas besoin d’être corrigé du moment qu’il n’est pas omniprésent dans la vie de notre enfant ou qu’il ne gêne pas ses apprentissages. « Si un enfant ne présente pas de trouble du neurodéveloppement, mais que le flapping est trop présent, que sa régulation émotionnelle est très difficile, mieux vaut consulter. » Ce sera l’occasion d’aider son enfant à exprimer ses émotions.
En revanche, si nous observons que le hand-flapping s’accompagne d’un retard dans les acquisitions, d’une très grande agitation, d’une difficulté à s’exprimer, d’un regard toujours fuyant, il serait plus prudent de consulter son médecin. « C’est le professionnel de santé qui saura détecter une difficulté par l’observation, des questionnaires, des mises en situation afin d’expliquer la signification du mouvement ainsi que son origine. »
Pour plus d’information :
Autisme info service au 0 800 71 40 40 ou sur https://www.autismeinfoservice.fr/