Bientôt ou déjà parents, on vous accompagne !

12 - 18 mois : Bébé apprend à marcher

- © iStockphoto

Mis à jour le par Ysabelle Silly

En collaboration avec Laurence Pernoud (auteure de livres de puériculture)

12-18 mois, c’est pour la grande majorité des enfants l’âge de la marche, ce que les spécialistes appellent une « période sensible ». Mais nous ne le répéterons jamais trop, les étapes sont souples. Ajoutons que l’âge de la marche n’a pas de rapport avec le développement de l’intelligence.

Les « périodes sensibles »

Cette formule est de Maria Montessori. Il s’agit de l’âge où l’enfant apprend avec le plus de facilités quelque chose de nouveau. Il y a une période sensible pour toutes les acquisitions : marche, langage, comme, plus tard, lecture et calcul. C’est particulièrement vrai pour le langage : sans aucun effort, l’enfant apprend sa langue maternelle. Adulte, il lui faudra des années pour apprendre, avec effort, une langue étrangère qu’il parlera d’ailleurs rarement aussi bien que sa langue maternelle. Ces périodes sensibles sont très riches. On comprend que Myriam David (psychanalyste et psychiatre française) les ait qualifiées de « périodes fécondes », que Jean Piaget les ait appelées des « stades » de développement, René Spitz des « moments organisateurs » et que T. B. Brazelton ait parlé de « points forts ». Durant ces étapes, l’enfant va organiser ses acquis et les enrichir. On peut le dire du passage des vocalises aux syllabes : ces dernières n’en sont pas la somme mais conduisent vers le langage constitué. Ou bien de la permanence des personnes et des objets : l’enfant sait que ceux-ci existent même s’il ne les voit pas et va maintenant sans cesse « s’exercer » pour les faire apparaître et disparaître.

l’appui plantaire, la station debout avec appui, puis la capacité de passer d’un appui à l’autre. Pourtant, elle n’est pas que la somme de tout cela : elle en est une organisation supérieure qui va créer une nouvelle étape de la vie de l’enfant. Comme le dit Jean Piaget :
« Ce qui me paraît essentiel dans les stades, ce ne sont pas les âges chronologiques, ce sont les successions nécessaires : il faut avoir passé par telle étape pour arriver à telle autre ». On comprend mieux que rien ne sert de bousculer cette succession et de faire sauter à l’enfant des marches précieuses de l’escalier de ses acquisitions, autant de périodes sensibles de son développement.
Mais attention, tant que les acquis ne sont pas tout à fait maîtrisés par l’enfant, ils sont fragiles, et au moindre échec l’enfant peut y renoncer et régresser à un stade plus confortable. Laissez-le consolider cette « assise » et sa confiance en lui, puis encouragez-le lorsqu’il se lance à nouveau.

L’apprentissage de la marche

Apprendre à marcher veut d’abord dire apprendre l’équilibre, puis savoir avancer. Cela ne va pas sans difficultés. Ne relevez pas votre enfant chaque fois qu’il tombe ; l’effort qu’il fait pour se redresser fortifie ses muscles. De plus il ne tombe pas de haut, et s’il ne se cogne pas, il ne se fait pas mal. Il tombe, il se met debout en s’appuyant sur les mains, il retombe. C’est un apprentissage, comme tous les autres. Pour apprendre à parler, il va aussi répéter indéfiniment les mêmes syllabes, comme pour savoir saisir, il a passé des semaines à s’exercer. Ce qui aidera votre enfant, c’est que vous compreniez ses efforts sans intervenir à tout propos. Un enfant a besoin de se prouver à lui-même ce dont il est capable, cela lui donne confiance.

Les trotteurs...

Leur but est de préparer à la marche. Nous ne les conseillons pas car ils privent les enfants du plaisir d’apprendre et des efforts à faire. Il faut signaler aussi qu’ils peuvent être dangereux (ils sont interdits au Canada).

Un bon moyen de faciliter l’apprentissage de la marche est de laisser l’enfant pousser sa poussette au jardin, une chaise à la maison. Il existe aussi des jouets qu’il peut pousser, comme les petits chariots. Et lorsqu’il commencera à marcher, tenez-le alternativement d’une main et de l’autre pour assurer son équilibre.

À la crèche, les enfants sont également stimulés : ils ont un matériel varié à leur disposition, petites échelles, petites tables, ils ont envie d’imiter les plus grands qu’ils voient évoluer autour d’eux, sans être pressés par les auxiliaires qui savent que chacun marchera à son heure.

Attention !

12-18 mois : c’est un stade « moteur » pour tous les enfants. Si votre enfant ne marche pas à 18-20 mois, il faut en parler au médecin. Certains parents disent que leur enfant est « paresseux », se laisse vivre. Non. Lors- qu’un enfant ne marche pas à cet âge, il est important de trouver la cause de ce retard.

La marche va transformer votre enfant

Jusqu’alors, il était complètement dépendant de son entourage, maintenant sans rien demander à personne, il est capable d’aller voir de près ce qui l’intéresse, ce qui l’intrigue, et de faire ainsi chaque jour mille découvertes et expériences. Il devient un personnage remuant, actif, incroyablement occupé, jamais fatigué. Grâce à la marche votre enfant va vraiment réaliser qu’il peut conquérir l’espace bien au-delà de ce que le « quatre pattes » lui permettait : il se rend compte qu’à son tour il peut atteindre, parce qu’il est debout, ce qui n’était alors accessible qu’aux grands. Dans la prise de conscience de son corps, la marche est une nouvelle étape importante. Lorsque l’enfant fait des petites chutes, heurte un meuble, cette expérience de la douleur lui fait prendre conscience de ses limites et des dangers : à 18 mois, il fait un détour pour éviter la table qui pourrait lui faire mal, ou le radiateur qui est chaud. Ainsi, ayant fait des expériences se rapportant à son corps, il va s’y intéresser de plus en plus : vers 18 mois-2 ans, s’il voit sur son bras un petit bouton, il le regarde fréquemment, il semble intrigué, d’où l’effet magique du pansement qui « recolle » les morceaux. Mais si le bouton sèche et que la peau desquame, l’enfant pleure, il a l’impression qu’une partie de lui-même s’en va. Une égratignure, une goutte de sang l’inquiètent également, et il est important que l’entourage, sans aller jusqu’à les ignorer, dédramatise ces  petits incidents

-
© Ed.Horay

Cet article est extrait de l'ouvrage ".

Retrouvez toutes les actualités liées aux ouvrages de LP.

Sujets associés

OSZAR »