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La pilule microdosée : caractéristiques et mode d'emploi

La pilule microdosée : caractéristiques et mode d'emploi © iStock

Publié le par Sihem Boultif

En collaboration avec Pr Cyril Huissoud (gynécologue obstétricien à l’Hôpital Femme Mère Enfant, Lyon)

Méthode de contraception chez la femme, la pilule contraceptive combinée est habituellement composée d’œstrogènes et de progestatifs. Lorsque la pilule ne contient que des progestatifs, on parle de pilule contraceptive microdosée. A quoi sert-elle ? Dans quel cadre est-elle prescrite ? Les explications du Pr Cyril Huissoud,

L'expert : Professeur Cyril Huissoud, gynécologue obstétricien et secrétaire général du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF).

La pilule contraceptive est un moyen répandu de contraception. Il en existe de plusieurs types : les pilules contraceptives classiques, dites combinées, composées d'œstrogènes, et d'un progestatif ; et les pilules dites microdosées, qui contiennent un progestatif seul, du désogestrel ou de lévonorgestrel. Quels sont leurs avantages ? Leurs contre-indications ? Les explications du Pr Cyril Huissoud, gynécologue obstétricien.

Qu'est-ce que la pilule contraceptive microdosée ? Quelle différence avec la pilule combinée ?

Conçue à partir d'un progestatif seul : le désogesterel (pilule microprogestative)

La pilule est un moyen contraceptif utilisé par les femmes depuis de nombreuses années, qui reproduit la présence d’hormones dans l’organisme féminin : l’œstrogène et la progestérone. Généralement composée d’œstrogènes et d’un progestatif, pour la version la plus classique aussi dite “pilule combinée”, la pilule contraceptive peut aussi être fabriquée à partir d’un progestatif de synthèse seul, le désogestrel ou le lévonorgestrel. On parle alors de pilule microdosée, ou pilule microprogestative.

« Dans le cadre d’une pilule ne contenant qu’un progestatif, on parle de pilule microdosée. C’est un peu un abus de langage, on utilise le terme “microdosée” pour l’opposer à la pilule classique, qui contient les deux hormones, à la fois des œstrogènes et un progestatif », explique le Pr Huissoud. Il existe deux types de pilules microdosée : à 75 milligrammes pour le désogestrel dont la plus connue est Cérazette (ou Optimizette), et celle à 30 milligrammes pour le lévonorgestrel (Microval).

Quelles différences entre Cérazette et Optimizette, ces pilules progestatives de synthèse ?

L'Optimizette est la version générique de la Cérazette

La pilule Cérazette est une pilule microdosée de troisième génération. Elle contient 75 microgrammes de désogestrel, et a été mise au point et commercialisée dans les années 1990. Depuis, plusieurs versions génériques sont apparues dont Optizimette, Antigone ou encore Claréal. Cérazette et Optimizette contiennent le même principe actif, mais comme tout médicament générique, Optimizette contient des excipients différents de ceux de la pilule Cérazette. Cézarette est disponible en pharmacie à prix libre, tandis que la pilule Optimizette est prise en charge par l''Assurance maladie, sans avance de frais.

Quelle pilule prendre et comment la choisir ? Quand choisir une pilule microdosée ?

L’intérêt de la pilule microdosée est qu’elle n’augmente pas le risque de thrombose de type phlébite, embolie pulmonaire ou autre. « Les pilules classiques modifient la coagulabilité du sang et augmentent le risque d’accident thrombo-embolique. Chez une femme à risque, de par ses antécédents personnels ou familiaux, il sera préférable de prescrire une pilule microdosée », indique le médecin. Cela peut être le cas de femmes qui fument aussi, ou qui présentent d’autres problèmes de santé, les empêchant d’opter pour un autre type de contraception.

Quels sont les effets et inconvénients d’une pilule microdosée ?

Si la pilule microdosée peut être plus facilement prescrite à certaines femmes, cette catégorie de contraceptifs présente aussi quelques inconvénients, note le Pr Huissoud. « Les pilules progestatives seules entraînent une absence de règles, ce qui peut être gênant pour certaines femmes. On remarque aussi qu’elle peuvent provoquer des « spottings », des saignements irréguliers et inopinés qui peuvent se reproduire plusieurs fois au cours d’un cycle ». Autres effets indésirables des pilules microdosées : elles peuvent induire une sécheresse vaginale, une baisse de la libido et des cycles globalement moins bien réglés. « Les pilules micro-progestatives de première génération étaient mal réputées, en raison des risques de grossesse non désirée qu’elles pouvaient provoquer », précise le Pr Huissoud. « Il fallait les prendre à heure fixe chaque jour, en cas d’oubli leur effet contraceptif n’était plus assuré correctement. Aujourd’hui, les dernières générations de ces pilules sont plus fiables, et ont une grande efficacité. On peut même les prescrire une première fois aux femmes qui viennent d’accoucher. Elles se prennent toujours en continu, mais restent fiables même sur un oubli de quelques heures ».

Quelle surveillance après la prescription d’une pilule microdosée ?

Une femme qui prend une pilule microdosée devra être surveillée régulièrement, afin de voir si sa coagulation n’est pas perturbée par la prise de la pilule. Le gynécologue préconise de voir la patiente en rendez-vous au moins une fois par an, et plus régulièrement en cas de facteurs de risques avérés. « Le rendez-vous annuel classique peut suffire pour une femme qui ne présente pas de problèmes de santé particuliers. Il faut tout de même surveiller sa glycémie et son taux de cholestérol, ainsi que sa coagulation, par une prise de sang, mais ces nouvelles pilules nécessitent globalement moins de surveillance qu’auparavant », indique le médecin.

Quelle est la pilule la mieux tolérée ?

Aucune pilule n'est meilleure qu'une autre en termes de tolérance. Elles ont toutes des effets indésirables, comme les maux de tête, les douleurs dans les seins et la sensation de tension de la poitrine, les nausées, pour les plus fréquents. On choisit donc de prescrire une pilule combinée ou microdosée selon les antécédents médicaux de la patiente. La pilule micro-progestative s’adresse principalement aux femmes présentant des contre-indications vasculaires. « Elle peut aussi être donnée à une femme ayant subi une opération ou un accident qui la contraint à rester davantage alitée, et qui a des risques de thrombose augmentés à cause de cela », précise le Pr Cyril Huissoud. Dans un cas précis, elle ne sera pas prescrite, selon le gynécologue : « La contre-indication formelle pour cette pilule est un antécédent de cancer du sein, impossible de la prescrire dans ce cas-là », conclut le médecin.

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