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Grossesse non désirée : quelles sont les solutions possibles ?

Femme regardant un test de grossesse © MementoJpeg / Getty Images

Publié le par Estelle Hersaint

En France, une grossesse sur trois ne serait pas prévue. Que ce soit à la suite d’un rapport non protégé, d’un oubli de pilule ou d’un mauvais timing, il existe de multiples raisons pour qu’une grossesse non désirée survienne. Heureusement, plusieurs solutions existent.

En moyenne, une femme sur trois avortera au moins une fois dans sa vie. Parce qu’on se sent trop jeune, trop âgée, qu’on ne l’avait pas planifié ou qu’on ne souhaite pas devenir mère, il existe de nombreuses raisons pour qu’une grossesse ne soit pas désirée. Heureusement, en France, plusieurs solutions permettent d’interrompre ces grossesses.

À savoir : en moyenne, deux IVG sur trois sont réalisés chez des femmes ayant un moyen de contraception au moment de la conception. La plupart des grossesses non désirées sont souvent liées à une mauvaise utilisation de sa contraception.

Quand on tombe enceinte sans que ce soit prévu et/ou désiré, plusieurs options sont possibles :

  • Poursuivre la grossesse et accueillir son enfant
  • Poursuivre la grossesse et confier l’enfant à l’adoption
  • Interrompre la grossesse, par une Interruption volontaire de grossesse (IVG)

Quelles que soient les raisons qui vous poussent à interrompre votre grossesse, celles-ci vous appartiennent et sont légitimes. C’est de votre futur dont il s’agit, c’est donc à vous de décider. Si cette décision est évidente pour certaines, elle peut être plus difficile pour d’autres. N’hésitez pas à demander conseil et à vous faire accompagner par des proches ou des professionnels de santé.

Attention toutefois, certaines associations militant contre le droit à l’avortement ont elles aussi créé des numéros sur lesquels vous pouvez tomber lors de vos recherches. Dans ce cas, vous risquez de ne pas être correctement informée, voire incitée à ne pas faire d’IVG.

A savoir : dans ce cadre, quiconque cherche à empêcher une IVG (pression, menace, intimidation…) peut être puni par la loi, en raison de ce délit d’entrave.

Prévention : un rapport non protégé, c’est aussi un risque d’IST et de MST

En cas de rapport non protégé, vous vous exposez également à un risque de transmission d’IST et MST potentiellement grave, comme le VIH. Dans l’urgence, sachez que vous avez la possibilité de prendre un traitement capable de stopper la contamination. Son efficacité sera maximale s’il est pris dans les 4 heures qui suivent l’exposition. Il doit être administré au plus tard 48 heures après le rapport sexuel. Pour cela, il faut se rendre aux urgences de l’hôpital le plus proche.

Si vous souhaitez avoir des rapports sans préservatif avec un partenaire exclusif, si vous avez des partenaires multiples, si vous avez des symptômes ou si votre partenaire ou ancien partenaire a eu une infection sexuellement transmissible (IST), le mieux est d’effectuer un dépistage.

Depuis septembre 2024, les moins de 26 ans peuvent se faire dépister gratuitement, sans ordonnance, pour quatre IST, en plus du VIH, dont le dépistage était déjà remboursé. Mais l’idéal est encore de se protéger. Depuis janvier 2023, les jeunes de moins de 26 ans peuvent également avoir des préservatifs gratuitement en pharmacie.

Toutes les informations en appelant Sida-Info-Service au 0800 840 800 ou en consultant le site questionsexualité.fr.

Comment arrêter une grossesse non désirée : la contraception d’urgence

Si après un rapport non ou mal protégé, vous craignez une grossesse non désirée, plusieurs solutions d’urgence existent pour parer à toutes éventualités.

La pilule du lendemain (contraception d’urgence hormonale)

Sous la forme d’un petit comprimé, la pilule du lendemain peut être prise jusqu’à 3 jours après un rapport non ou mal protégé. Si elle est prise rapidement, elle a toutes les chances d’empêcher la fécondation de l’ovule par un spermatozoïde.

En vente sans ordonnance en pharmacie, il en existe deux différentes :

  • L’un à base de lévonorgestrel (un progestatif) à prendre dans les 72 heures maximum
  • L’autre à base de ulipristal acétate à prendre dans les 5 jours maximum

À savoir : plus elle est prise rapidement après le rapport sexuel, et plus elle est efficace.

Ce type de contraception d’urgence est délivrée gratuitement aux mineures, de manière anonyme, dans les pharmacies, les plannings familiaux et les infirmeries scolaires (collèges et lycées). Depuis le 1er janvier 2023, la pilule du lendemain est prise en charge à 100 % pour toutes les femmes, mineures comme majeures. Il suffit de se rendre en pharmacie avec sa carte Vitale. Un pharmacien n’a pas le droit de refuser de vous la donner.

La pilule du lendemain est sans danger et n’a pas d’effets secondaires graves, si ce n’est quelques nausées, maux de tête ou maux de ventre, petits saignements (spotting). Ces effets secondaires sont rares et disparaissent rapidement. Il convient néanmoins de ne pas abuser de ce type de contraception, qui doit rester ponctuelle, car bouleversant pour votre corps et votre cycle.

Si malgré la prise de cette pilule, les règles n’arrivent pas dans les 3 à 5 jours après la date attendue, mieux vaut faire un test de grossesse.

La contraception d’urgence par DIU (dispositif intra-utérin ou stérilet)

Le dispositif intra-utérin (DIU) au cuivre ou stérilet est une méthode de contraception d’urgence de loin la plus efficace, puisqu’il rend l’utérus impropre à l’implantation de l’ovule fécondée. Il est possible de poser un stérilet jusqu’à cinq jours après la date d’un rapport non protégé.

À savoir : la pose d’un stérilet en cuivre est possible chez une femme qui n’a jamais été enceinte.

La pose est plus contraignante car elle demande la disponibilité des praticiens (médecin, sage-femme). Avant la pose, une consultation préalable est nécessaire afin de s’assurer de l’absence de contre-indications ou de saignements inexpliqués. La prescription en poche, il faudra vous rendre en pharmacie pour récupérer le stérilet. Il est pris en charge à 65 % par l’Assurance Maladie et coûte en moyenne 30 €.

Le DIU est ensuite inséré dans l’utérus par un gynécologue ou une sage-femme. Une fois en place, il peut rester et devenir votre nouvelle contraception permanente pour les 5 prochaines années.

Pas d’effets secondaires particuliers à la pose ou au port d’un stérilet, si ce n’est de légères pertes de sang ou des douleurs du bas-ventre après la pose. Le DIU au cuivre peut aussi allonger ou augmenter les règles, surtout les premiers mois.

IVG : que faire si je souhaite avorter en France ?

En France, toute personne enceinte, majeure comme mineure, bénéficie du droit à l’avortement. Un droit maintenant inscrit dans la Constitution.

La loi autorise le recours à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) jusqu’à la fin de la 14e semaine de grossesse, ou 16 semaines depuis le premier jour des dernières règles (16 semaines d’aménorrhée).

Une IVG est toujours anonyme, et tous les professionnels de santé sont tenus par le secret professionnel. Aucun acte n’apparaîtra donc sur votre relevé de Sécurité sociale.

Pour faire une demande d’IVG, vous pouvez prendre rendez-vous avec votre médecin (généraliste ou gynécologue) ou une sage-femme, vous rendre au Planning familial.

La procédure se déroule en plusieurs temps, avec un médecin (généraliste ou gynécologue) ou une sage-femme :

Un temps d’information : vous faites votre demande d’IVG au médecin ou à la sage-femme. C’est le bon moment pour poser toutes vos questions. Le professionnel de santé vous donnera les informations sur :

  • Les deux types d’IVG : médicamenteuse et instrumentale (ou chirurgicale) ;
  • Les risques et les effets indésirables possibles ;
  • La liste des lieux qui pratiquent l’IVG ;
  • Le coût.

Un temps de recueil de votre consentement : ce moment peut avoir lieu au même moment que le temps d’information. Cette seconde étape est l’occasion de :

  • Confirmer votre demande d’IVG par la signature d’un consentement écrit ;
  • Choisir la méthode d’intervention en fonction de votre situation.

Si le professionnel de santé avec lequel vous êtes ne pratique pas lui-même d’IVG, il doit obligatoirement vous orienter vers des professionnels ou des structures qui réalisent des IVG. En parallèle, il doit vous remettre une attestation prouvant que vous avez bien suivi ces deux temps obligatoires.

Si vous le souhaitez, vous pouvez également bénéficier d’un accompagnement psychosocial. Cette consultation est confidentielle et peut vous aider à prendre votre décision, tout en vous apportant un soutien psychologique. Optionnel pour les personnes majeures, cet entretien est toutefois obligatoire pour les mineures et doit être réalisé avant le recueil du consentement.

Trouver un professionnel pour interrompre une grossesse

Le site du gouvernement met à disposition un annuaire.

Comment se passe une IVG ? Quelles conséquences sur mon corps ?

Il existe deux types d’IVG : médicamenteuse et instrumentale (ou chirurgicale).

L’IVG médicamenteuse : possible jusqu’à 7 semaines de grossesse

Méthode possible jusqu’à 7 semaines de grossesse (soit 9 semaines depuis le premier jour des dernières règles), l’IVG médicamenteuse consiste en la prise de deux médicaments : l’un (le mifépristone) stoppe la grossesse, et l’autre (le misoprostol) expulse l’embryon. Les deux médicaments sont à prendre dans un délai de 36 à 48 heures. Quelques heures après, des saignements et des contractions utérines surviennent et peuvent durer plusieurs heures, voire jours.

Selon votre situation et votre choix, les médicaments peuvent être pris à domicile ou dans l’établissement vous accompagnant dans cette démarche.

Une IVG médicamenteuse peut être réalisée par un médecin ou une sage-femme dans plusieurs endroits : un cabinet médical (celui d’un médecin ou sage-femme ayant signé une convention avec un établissement de santé), un centre de santé conventionné, un hôpital ou une clinique.

À savoir : si l’IVG est réalisée en médecine de ville, elle est autorisée jusqu’à la 7e SA. Si c’est en hôpital ou en clinique, elle est autorisée jusqu’à la 9e SA. Au-delà, une IVG chirurgicale est recommandée.

L’IVG instrumentale (ou chirurgicale) : possible jusqu’à 14 semaines de grossesse (ou 16 SA)

Plus invasive, l’IVG instrumentale (ou chirurgicale) est pratiquée dans un établissement de santé jusqu’à 14 semaines de grossesse (ou 16 SA). Sous anesthésie locale ou générale, elle dure une dizaine de minutes. Il suffit au médecin ou à la sage-femme d’aspirer l’embryon grâce à une canule introduite après dilatation du col de l’utérus.

En ambulatoire (c’est-à-dire ne nécessitant pas une hospitalisation de plus d’une journée), l’IVG chirurgicale exige une surveillance post-opératoire de quelques heures.

Comme pour l’IVG médicamenteuse, l’IVG instrumentale et tous les actes médicaux associés (échographies…) sont toujours confidentiels et pris en charge à 100 % par la Sécurité sociale.

Comment gérer une grossesse surprise si je suis mineure ? Faut-il l’annoncer à mon entourage ?

Si vous êtes mineure, vous avez exactement les mêmes droits et options qu’une personne majeure. Vous pouvez poursuivre votre grossesse comme avoir recours à une IVG. C’est à vous de décider. L’autorisation ou l’accord des parents n’est pas nécessaire, vous n’avez donc pas à leur en parler, si votre situation familiale ne le permet pas. Néanmoins, vous devez être accompagnée d’une personne majeure de votre choix (ami, partenaire, membre d’une association…) durant la procédure.

Et après un avortement ?

Une fois l’IVG pratiquée, une visite de contrôle a lieu dans les 14 à 21 jours suivants. Elle permet au médecin ou à la sage-femme de s’assurer que la grossesse a bel et bien été interrompue et que vous ne présentez aucune complication.

Contacts utiles

Des sites d’informations sur l’IVG et des numéros de soutien et d’écoute permettent de vous aider, de vous soutenir et de vous guider. N’hésitez pas à les contacter :

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