Quand effectuer un test de grossesse sous pilule ?

Aucun moyen contraceptif n’est fiable à 100 %. Ainsi, il est possible mais rare que l’on puisse tomber enceinte en prenant la pilule. En cas de doute et de symptômes de grossesse (retard de règles, douleurs mammaires, nausées matinales…), il ne faudra pas hésiter à réaliser un test de grossesse.

« La pilule est une contraception efficace, mais en cas d’oubli sur le mois précédent ou en cas d’apparition de symptômes anormaux (disparition des règles si on en avait, nausées, fatigue inhabituelle…), il est recommandé de faire un test après le premier jour de retard des règles » explique Suzanne Leroy, sage-femme à l’hôpital Armand Trousseau (Paris).

Il est possible de tomber enceinte sous contraceptif, cependant, la plupart du temps, cela est dû à une mauvaise utilisation de celui-ci (on oublie un comprimé, on le prend trop tard…).

« Un seul oubli de pilule peut suffire à tomber enceinte, mais cela dépend à quel moment du mois on se trouve et de quel type de pilule il s’agit » indique Suzanne Leroy.

La pilule du lendemain a pour but d’empêcher une probable implantation de l’œuf dans l’utérus en cas de rapport sexuel non ou mal protégé. Elle va ainsi bloquer ou retarder l’ovulation. Elle fonctionne jusqu’à 72 heures après un rapport sexuel non protégé.

« Un test de grossesse peut présenter un faux négatif s’il est fait trop tôt ou sur des urines trop diluées » précise Suzanne Leroy.

Les faux positifs, eux, sont rares et peuvent être dus soit à une fausse couche récente, soit à la prise de certains traitements dans le cadre d’une PMA ou, très rarement, de certaines tumeurs.

Lorsque le test urinaire de grossesse affiche un résultat négatif alors qu’une grossesse est en cours, on considère que cela est souvent dû à une mauvaise utilisation du test de grossesse. Soit on le réalise trop tôt pour que l’hormone bêta-HCG puisse être détectée dans l’urine (pas assez de concentration des urines), le test de grossesse utilisé était périmé, ou encore le résultat a été lu trop tard (plus de 10 minutes après la réalisation du test).

En cas de doute, il sera préférable de consulter votre médecin traitant ou gynécologue afin qu’il puisse vous prescrire une ordonnance avec un test de grossesse sanguin pour détecter une éventuelle grossesse en analysant le taux de bêta-HCG.

La pilule a pour but d’éviter les grossesses non souhaitées. Elle est composée d’hormones de synthèse. On la trouve sous forme de pilule œstroprogestative (œstrogènes et progestatifs) ou de pilule progestative (progestatifs uniquement).

Les contraceptifs œstroprogestatifs et progestatifs peuvent ainsi bloquer le développement des ovocytes, affiner la muqueuse utérine, rendant impossible la nidation ou épaissir la glaire cervicale pour bloquer les spermatozoïdes lors du franchissement du col de l’utérus.

« Les symptômes (nausées, fatigues…) peuvent apparaître en deux semaines comme cela peut prendre un mois ou deux. La principale différence dans le cas d’une grossesse sous pilule se joue autour de l’absence ou la disparition des règles. En effet, dans le cas d’une prise de pilule, on peut déjà ne pas avoir de règles, donc ne pas les voir disparaître. Inversement, si on a des règles sous pilule, elles peuvent parfois perdurer pendant le ou les premiers mois de grossesse » détaille la praticienne.

Selon une étude scientifique, publiée dans le British Medical Journal, menée entre 1997 et 2011 sur près de 900 000 bébés, la prise de pilule durant le début d’une grossesse n’implique pas de conséquences négatives sur le fœtus.
 
Ils ont ainsi étudié les dossiers médicaux de ces 900 000 bébés et ont constaté que ceux dont la mère avait continué à prendre la pilule en début de grossesse (soit 1 % de l’échantillon étudié) ne présentaient pas plus de malformations congénitales que les autres. La pilule ne favorise donc pas les anomalies du développement chez l’enfant.

Pour autant, dès que l’on a connaissance de sa grossesse, il faudra arrêter de prendre la pilule.