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La coloscopie chez la femme

Examen de coloscopie © Kittipong Jirasukhanont

Publié le par Dr Estelle Deniaud Boüet

La coloscopie est un examen endoscopique, effectué dans le cadre du diagnostic de différentes maladies digestives. Elle est notamment utilisée dans le cadre de la prévention du cancer colorectal, chez les sujets à risque. Voici tout ce qu’il faut savoir sur la coloscopie chez la femme.

Qu’est-ce qu’une coloscopie ?

La coloscopie est un examen médical d’endoscopie, qui consiste à observer l’intérieur du côlon, du rectum et de la partie terminale de l’intestin grêle. Cette intervention, réalisée le plus souvent sous anesthésie générale,permet :

  • d’observer la paroi intestinale, pour y rechercher d’éventuelles anomalies (altérations de la muqueuse, présence de polypes intestinaux, …) ;
  • de réaliser des prélèvements biologiques (biopsies), en vue de les analyser (recherche de polypes cancéreux) ;
  • de retirer des polypes présents sur le côlon (certains polypes peuvent être à l’origine d’un cancer colorectal) ;
  • de coaguler d’éventuelles lésions sur les vaisseaux sanguins qui irriguent la paroi intestinale.

Coloscopie chez l’homme / coloscopie chez la femme

La coloscopie est une intervention chirurgicale, strictement identique chez l’homme et chez la femme non enceinte. En revanche, la coloscopie chez une femme enceinte revêt un caractère très spécifique.

Coloscopie et grossesse

La seule indication possible d’une coloscopie au cours de la grossesse est la découverte d’un cancer colorectal, ce qui est un événement assez rare. Elle n’est pas effectuée en première intention, compte-tenu des risques pour le fœtus. Une rectosigmoïdoscopie est effectuée dans un premier temps et l’équipe médicale peut envisager une coloscopie complète au cas par cas, en fonction des résultats du premier examen. La coloscopie est associée à des risques pour le fœtus pour plusieurs raisons :

  • L’administration à la femme enceinte de produits anesthésiants, souvent contre-indiqués pendant la grossesse ;
  • Le positionnement de la mère pendant l’anesthésie générale.

À un stade avancé de la grossesse, la coloscopie peut devenir techniquement irréalisable et peut justifier dans certaines circonstances un déclenchement de l’accouchement avant le terme. Pour chaque situation, l’équipe médicale prendra la décision avec la femme enceinte, en fonction des risques respectifs pour la mère et le fœtus.

Quand et pourquoi faire une coloscopie ?

La coloscopie est un examen d’endoscopie très utilisé en pratique clinique, avec plus d’un million de coloscopies réalisées par an en France. Il est parfois associé à une fibroscopie, qui permet d’explorer l’estomac.

La coloscopie est indiquée dans différentes situations :

  • Le diagnostic des maladies du côlon, en cas de symptôme sdigestifs inexpliqués (douleurs abdominales, hémorragie digestive, troubles du transit intestinal, …) ;
  • Le dépistage du cancer colorectal chez les sujets à risque élevé ou très élevé.

Elle permet notamment de diagnostiquer les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, comme la rectocolite hémorragique et la maladie de Crohn.

Se préparer avant une coloscopie

Plusieurs étapes sont nécessaires avant de passer une coloscopie :

  • Un rendez-vous avec le gastro-entérologue qui effectue la prescription de la coloscopie en fonction de l’état de santé et des antécédents de la femme
  • Un rendez-vous avec un médecin anesthésiste, obligatoire avant toute anesthésie générale
  • Une préparation colique.

En effet, pour que le médecin puisse correctement visualiser les différentes parties de l’intestin, il est capital que ce dernier soit vide et propre. La préparation colique a pour but d’éliminer toutes les matières fécales présentes dans l’intestin et provoque donc une diarrhée rapide et importante, mais sans douleurs abdominales.

La préparation colique s’appuie sur deux modalités :

  • Le suivi d’un régime sans résidus
  • L’administration d’une préparation colique : Lapréparation colique est une poudre à diluer dans un volume déterminé de liquide(eau, thé, infusion, mais pas de jus de fruits). Elle doit être ingérée en deuxou trois fois dans les heures qui précèdent la coloscopie.

Qu’est-ce que le régime sans résidus ?

Le régime sans résidus correspond à un régime alimentaire, ne contenant aucune fibre alimentaire, pour éviter la formation de matières fécales au cours des deux jours qui précèdent la coloscopie. Ce régime est à respecter strictement pendant les deux ou trois jours qui précèdent l’examen.

Lors du rendez-vous de prescription de la coloscopie, le médecin gastro-entérologue remet au patient une liste des aliments autorisés et une liste des aliments interdits. Schématiquement, les aliments interdits sont :

  • Les légumes verts ;
  • Les crudités ;
  • Les fruits crus ;
  • Les laitages.

Les repas doivent donc être composés exclusivement avec :

  • Des bouillons sans légumes
  • Des pâtes non complètes
  • Des pommes de terre
  • De la viande ou du poisson
  • Des compotes de fruits cuits
  • Du pain blanc, sans céréales ajoutées.

Coloscopie et médicaments

L’existence d’un traitement médicamenteux doit être signalée au gastro-entérologue et au médecin anesthésiste lors des consultations respectives. Selon les médicaments, les médecins pourront décider :

  • Soit la poursuite des traitements (les médicaments pourront être pris quelques heures avant la coloscopie)
  • Soit l’interruption temporaire des traitements le jour de la coloscopie ou pendant quelques jours avant et après l’examen.

Comment se passe une coloscopie ?

En dehors de la préparation colique, la patiente doit rester à jeun pendant une durée déterminée avant l’anesthésie. Il ne faut également pas fumer dans les heures qui précèdent.

La coloscopie se déroule au bloc opératoire et nécessite le plus souvent une anesthésie générale (En France, l’anesthésie générale est presque systématique, alors que dans d’autres pays, la coloscopie est couramment pratiquée sous anesthésie loco-régionale ou locale).

Pour visualiser l’intérieur de l’intestin, un endoscope (tube souple muni d’une petite caméra, d’une lampe et éventuellement d’instruments chirurgicaux) est inséré dans le tractus intestinal par les voies naturelles (c’est-à-dire à partir de l’anus). De l’air est insufflé à travers l’endoscope pour faciliter le déploiement des intestins et donc l’observation de toutes les zones de l’intestin.

Après une vingtaine de minutes, l’endoscope est retiré et l’air aspiré.

Quelle est la position de la patiente lors de la coloscopie ?

Pendant la coloscopie, la femme est allongée sur un lit au bloc opératoire. Elle est positionnée sur le côté pour faciliter la mise en place de l'endoscope et le déroulement de l'examen.

Qui réalise la coloscopie ?

La coloscopie est un acte chirurgical qui relève de la compétence d’un gastro-entérologue, exerçant soit en milieu hospitalier, soit en clinique.

Combien de temps dure une coloscopie ?

Entre le moment où la patiente est endormie au bloc opératoire et le moment où elle se réveille en salle de réveil, la coloscopie dure environ 30 minutes. Ce temps moyen peut varier en fonction des circonstances, notamment si le gastro-entérologue doit réaliser l'ablation de plusieurs polypes.

Après la coloscopie

Après la coloscopie, le patient reste quelques heures sous surveillance (contrôle de la tension artérielle, de la fonction respiratoire et de l’état général) d’abord en salle de réveil, puis dans une chambre. Une collation est servie. Puis la patiente peut rentrer à son domicile (chirurgie ambulatoire) le jour même, sauf dans certains cas particuliers.

À noter que la patiente doit être accompagnée, car elle ne peut pas sortir seule de l’hôpital ou de la clinique après la coloscopie. Un proche doit pouvoir la raccompagner chez elle et la surveiller jusqu’au lendemain.

Après la coloscopie, quelques signes sans gravité peuvent se manifester quelques heures puis disparaître spontanément :

  • Un ballonnement abdominal (persistance de gaz dans le tractus digestif)
  • Somnolence (effet de l’anesthésie)
  • Des difficultés à reprendre un transit intestinal normal (pendant 2-3 jours)

La patiente peut dès le lendemain reprendre l’ensemble de ses activités et son alimentation habituelle.

En revanche, l’apparition de certains signes doit alerter et amener à contacter le service de gastro-entérologie :

  • des douleurs abdominales
  • l'émission de sang rouge par l’anus
  • des selles anormalement noires
  • de la fièvre

Dans de rares cas, la coloscopie peut en effet entraîner des complications graves :

  • Une perforation de la paroi intestinale (risque inférieur à 1 pour 10 000 coloscopies)
  • Une infection post-opératoire (exceptionnelle compte-tenu des procédures de désinfection et de l’utilisation d’appareils à usage unique)

Si le gastro-entérologue a effectué des biopsies ou une ablation de polypes, un délai de deux à trois semaines est nécessaire avant de recevoir les analyses effectuées sur les prélèvements.

Peut-on éviter la coloscopie ?

Les alternatives à la coloscopie se développent mais restent des méthodes indirectes. La coloscopie reste l’examen de référence qui permet :

  • Une observation directe de la paroi intestinale
  • Le retrait des polypes rencontrés.

Il faut néanmoins noter que 5 % des coloscopies ne sont pas conclusives, c’est-à-dire que le gastro-entérologue ne parvient pas à observer correctement la paroi intestinale. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ces situations :

  • La persistance de matières fécales
  • Un rétrécissement de l’intestin
  • Des particularités anatomiques.

Un coloscanner, encore appelé coloscopie virtuelle peut alors être proposé à la patiente.

Coloscopie et coloscopie virtuelle

La coloscopie virtuelle ou coloscanner n’est indiqué qu’enseconde intention, dans deux situations :

  • La coloscopie n’est pas conclusive
  • La patiente présente une contre-indication à la coloscopie.

La coloscopie virtuelle nécessite la même préparation colique que la coloscopie. Sans anesthésie, le scanner colique est réalisé après l’injection d’un produit de contraste par voie intraveineuse. Une sonde rectale insuffle de l’air pour déployer les intestins.

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