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Déséquilibre de la flore vaginale : ce qu'il faut savoir

Déséquilibre de la flore vaginale : ce qu'il faut savoir © istock

Publié par Hélène Bour  |  Mis à jour le par Esther Buitekant

Comprenant un ensemble de « bonnes » bactéries regroupées sous le terme de flore, le vagin peut hélas être la cible d’infections, si l’équilibre fragile de ce microbiote est mis à mal. Qu’est-ce qui peut déséquilibrer la flore vaginale ? Comment rééquilibrer sa flore intime ? On fait le point.

Médicaments, vêtements trop serrés, grossesse, ménopause… De nombreux facteurs peuvent entraîner un déséquilibre de notre flore vaginale. En moyenne, une alimentation réfléchie, voire la prise de probiotiques, permet de rééquilibrer ce fragile microbiote.

Acidité vaginale, pH du vagin, lactobacilles : un équilibre fragile

La flore vaginale, ou microbiote vaginal, regroupe l’ensemble de micro-organismes, en l’occurrence des bactéries, qui évolue au sein de la cavité vaginale. Appelées lactobacilles, ou flore de Döderlein, ces « bonnes » bactéries sont là pour éviter que de « mauvais » pathogènes ne prolifèrent et n’occasionnent mycoses, démangeaisons, vaginose et autres désagréments intimes. La flore vaginale constitue ainsi un équilibre fragile de différentes bactéries, qui permettent de maintenir le pH du vagin entre 3,8 et 4,2, ce qui correspond à l’acidité naturelle du vagin.

Causes : les facteurs qui peuvent entraîner un déséquilibre de la flore intime

Différents facteurs, internes ou externes, peuvent engendrer un déséquilibre du microbiote vaginal. C’est notamment le cas :

  • du port vêtements synthétiques et/ou trop serrés ;
  • de la prise de médicaments (traitements antibiotiques ou hormonaux notamment) ;
  • de facteurs hormonaux naturels (grossesse, ménopause, variations physiologiques du taux d’œstrogène durant le cycle menstruel) ;
  • de la consommation de tabac ;
  • du stress ou de la fatigue ;
  • d’une hygiène intime inadaptée car trop fréquente ou trop agressive (avec des gels douche « décapants » au pH inadapté, ou via des douches vaginales).
  • d’une mauvaise hygiène aux toilettes (il faut s’essuyer de l’avant vers l’arrière afin d’éviter la migration de germes de l’anus vers la zone vaginale et l’urètre).

Déséquilibre de la flore vaginale : quid de la grossesse et des rapports sexuels ?

Ce ne sont pas les rapports sexuels en eux-mêmes qui nuisent à la flore intime de la femme, mais les frottements, qui peuvent faire migrer des bactéries fécales de l’anus vers le vagin ou vers l’urètre, et ainsi occasionner des mycoses ou des cystites. C’est pourquoi il est vivement conseillé aux femmes d’aller uriner après un rapport sexuel avec pénétration. Quant au sperme, il augmente provisoirement le pH du vagin. Ce déséquilibre est transitoire, d’autant plus si la flore vaginale est riche en lactobacilles et donc bien équilibrée.

La grossesse, quant à elle, est une période de fragilité pour la flore vaginale, du fait de bouleversements hormonaux importants. Les infections vaginales sont donc plus fréquentes, puisque la flore vaginale est plus vulnérable aux virus et bactéries pathogènes. Les femmes enceintes doivent être particulièrement vigilantes pour garder une flore vaginale équilibrée, et ce d’autant plus qu’une infection vaginale peut engendrer des risques pour la santé du fœtus.

Les signes d’une flore vaginale déséquilibrée

Les signes et symptômes d’une flore déséquilibrée sont des irritations, des démangeaisons, des cystites ou des infections urinaires à répétition, des épisodes répétés de mycoses vaginales, des odeurs désagréables, des sensations de brûlures, des rapports sexuels désagréables, voire douloureux…

Ressentir un ou plusieurs de ces symptômes doit amener à s’interroger sur l’équilibre de sa flore vaginale, voire à consulter un médecin généraliste, un gynécologue ou une sage-femme pour évoquer ce sujet intime. En effet, ces manifestations peuvent être le signe d’un déséquilibre bien installé, lequel peut occasionner diverses infections. Mieux vaut donc prendre les devants avant de souffrir de vaginoses bactériennes ou même d’une vaginite, une inflammation du vagin liée à une infection.

Notons qu’il est possible d’évaluer l’état de la flore vaginale à l’aide d’un prélèvement effectué puis analysé en laboratoire. Le test fournira un score de Nugent, dont l’échelle va de 0 à 10. Un résultat entre 0 et 3 signifie que la flore vaginale est normale et équilibrée, tandis qu’un score entre 4 et 6 est le signe d’un déséquilibre.

Refaire sa flore intime : probiotique, crème… Comment soigner et rééquilibrer sa flore vaginale ?

Le recours aux probiotiques

Pour limiter tout risque de déséquilibre ou tenter un rééquilibrage d’une flore vaginale dont la composition est imparfaite, on peut opter pour des probiotiques par voie vaginale, qui ne sont autres que des lactobacilles, naturellement présents dans le vagin.

Ils sont plus que recommandés après une mycose ou une vaginose bactérienne, après un traitement antibiotique (oral ou intravaginal) ou même après l’usage de tampons durant les règles. Mais il est aussi possible d’utiliser des probiotiques vaginaux en cure préventive, ou en guise de cure d’entretien de la flore vaginale. Ils se présentent généralement sous la forme de gélules, de capsules ou d’ovules à insérer au fond du vagin, de préférence au coucher.

Il existe aussi des tampons imprégnés de lactobacilles à utiliser en tant que protection périodique pendant les règles.

L’importance de l’alimentation pour le microbiote vaginal

Bien qu’elle n’agisse pas directement sur la flore intime, l’alimentation joue un rôle important dans l’équilibre et le maintien du microbiote, tant intestinal que vaginal.

Manger des yaourts, de la choucroute ou du miso, boire du kéfir ou du kombucha sont autant de moyens d’agir indirectement sur l’équilibre de la flore vaginale, du fait de la richesse de ces aliments en ferments lactiques.

De manière générale, une alimentation saine et équilibrée, riche en fruits et légumes, est vivement recommandée pour le bon fonctionnement du corps. Ces aliments contiennent des prébiotiques, autrement dit de la nourriture pour les bonnes bactéries de nos microbiotes.

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