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Etre mère au Liban : le témoignage de Corinne, maman de deux enfants

Liban © Malcolm P Chapman/Getty images

Publié par Ania Pamula et Dorothée Saada  |  Mis à jour le

Corinne est née en France mais ses deux parents sont libanais. Maman de Noor et Reem, elle nous raconte comment les femmes vivent leur maternité dans son pays. Grossesse, accouchement, éducation, vie de famille… découvrez la vie des mamans libanaises.

 

« Au Liban, toute la famille s’implique dans l’éducation des enfants. »

On peut aimer deux pays en même temps

Même si je suis née en France, je me sens également libanaise puisque toute ma famille vient de là-bas. Quand mes deux filles sont nées, le premier endroit qu’on a visité, c’était la mairie, pour se procurer des passeports. On peut tout à fait avoir deux identités culturelles et aimer deux pays en même temps, comme on aime ses deux parents. C’est la même chose pour la langue. Je parle avec Noor et Reem en français, et avec mon mari le français et le libanais. Afin qu’elles apprennent à parler aussi le libanais, à l’écrire, le lire et apprendre à connaître la culture de leurs ancêtres, on pense inscrire nos filles dans une école libanaise les mercredis.

Après l’accouchement, on offre du meghli à la maman

J’ai vécu deux grossesses et accouchements merveilleux, par voie basse et sans complications. Les petites n’ont jamais eu de problème de sommeil, colique, dents… et donc je n’ai pas eu besoin de chercher des remèdes traditionnels du Liban, et je sais que je pourrais compter sur ma belle-mère 

et mes tantes qui vivent au Liban pour m’aider à les concocter. Pour la naissance des filles, ma mère et ma cousine ont préparé le meghli, un pudding aux épices avec des pignons, pistaches et noix qui aident la maman à retrouver de l’énergie. Sa couleur marron fait référence à la terre et la fertilité.

La recette du meghli

On mélange 150 g de poudre de riz, 200 g de sucre,  1 ou 2 c. à c. de carvi et 1 ou 2 c. à s. de cannelle moulus dans une casserole. Ajouter de l’eau petit à petit en fouettant jusqu’à ébullition et épaississement (5 min). Servir frais, avec de la noix de coco râpée dessus et des fruits secs : pistaches…

Mes filles aiment autant les plats libanais que français

Tout de suite après les naissances, nous sommes partis au Liban où j’ai vécu deux longs et paisibles congés maternité dans notre maison familiale à la montagne. C’était l’été à Beyrouth, il faisait très chaud et humide, mais à la montagne, on était à l’abri de la chaleur étouffante. Tous les matins, je me réveillais à 6 h avec mes filles et j’appréciais le calme absolu : le jour se lève très tôt chez nous et toute la nature se réveille avec. Je leur donnais leur premier biberon au grand air, profitant du lever du soleil et appréciant la vue sur les montagnes d’un côté, la mer de l’autre, et le chant des oiseaux. Nous avons habitué les filles très tôt à manger tous nos plats traditionnels et à Paris, on déguste presque tous les jours des plats libanais, très complets pour les enfants, car avec toujours une base de riz, des légumes, du poulet ou du poisson. Elles adorent ça, autant que les pains au chocolat français, une viande, des frites ou des pâtes.

“Si tu ne donnes pas le sein à ton enfant, il ne va pas t’aimer !”

Concernant la garde des filles, nous nous en occupons exclusivement mon mari et moi. Sinon, nous avons la chance de pouvoir compter sur mes parents ou mes cousines. Nous n’avons jamais fait appel à une nounou. Les familles libanaises sont très présentes et très impliquées dans l’éducation des enfants. Il est vrai qu’au Liban, l’entourage a aussi tendance à beaucoup s’en mêler : « fais pas si, fais pas ça, fais comme ça, attention… ! » J’ai par exemple décidé de ne pas allaiter, et entendu des commentaires comme : “si tu ne donnes pas le sein à ton enfant, il ne va pas t’aimer“. Mais j’ai ignoré ce type de remarque et j’ai toujours suivi mon intuition. Quand je suis devenue maman, j’étais déjà une femme mûre et je savais très bien ce que je voulais pour mes filles.

OSZAR »