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Tout savoir sur l'adoption plénière

Adoption plénière © Istock

Publié le par Barbara Benattasse

Lorsque vous souhaitez adopter un enfant. Plusieurs solutions s'offrent à vous : l'adoption simple ou plénière. En quoi consiste l'adoption plénière ? Quelles sont les démarches pour adopter sous cette forme ? Les éclairages d'Arielle Ricouvier, notaire assistante, à Paris.

Avec Arielle Ricouvier, notaire assistante à Paris 

Plusieurs formes d'adoptions sont légales en France, dont l'adoption plénière. Celle-ci concerne les enfants de moins de 15 ans et est irrévocable. 

Quels sont les différents types d'adoption en France ?

Il existe deux types d'adoptions en France, l'adoption simple et l'adoption plénière. Elles diffèrent sur de nombreux sujets. Parmi ceux-ci : 

  • les liens avec la famille d'origine ;
  • l'autorité parentale ;
  • le nom donné à la personne adoptée ;
  • les questions de succession et d'héritage.

Définition : qu'est-ce que l'adoption plénière ?

L'adoption plénière donne la possibilité à une personne seule ou à un couple, d'adopter un enfant de moins de 15 ans, sauf sous certaines conditions bien spécifiques.

Les enfants peuvent être des pupilles de l'État (enfants mineurs qui ont perdu tout lien avec leur famille), des enfants déclarés abandonnés par jugement du tribunal ou des enfants étrangers, en fonction de la législation applicable dans leur pays.

Adoption plénière d'un majeur : peut-on adopter un adulte ?

L'adoption d'un majeur ne peut se faire que sous la forme simple. Cependant, dans certains cas, l'adoption plénière permet d'adopter un enfant jusqu'à ses 21 ans : 

  • S'il a été accueilli avant ses 15 ans, mais qu'à l'époque la procédure n'était pas possible ;
  • s'il a été adopté sous la forme simple avant ses 15 ans.

Peut-on adopter un enfant en tant que personne seule ?

Pour adopter, il faut avoir plus de 26 ans et avoir une différence d'au moins 15 ans avec l'enfant adopté, excepté lorsqu'il s'agit de l'adoption de l'enfant de son conjoint (la différence d'âge peut alors être de 10 ans). Dans ces conditions, il est possible, en théorie, d'adopter un enfant sans être en couple, en tant que personne seule. 

Quelles sont les différences entre une adoption plénière et une adoption simple ?

Adoption plénière : quel lien avec la famille d'origine ?

Dans le cadre d'une adoption plénière, tout lien avec la famille d'origine est rompu.

Révocation de l'adoption plénière : un retour en arrière est-il possible ?

L'adoption plénière est irrévocable, elle n'est donc pas annulable (sauf en présence d'un vice du consentement des parents biologiques).

En cas de motifs graves, elle peut se transformer en adoption simple.

L'acte de naissance pour une adoption plénière

Un nouvel acte de naissance est établi. L'acte de naissance d'origine est annulé et ne peut plus être communiqué.

Y a-t-il un changement de prénom et de nom de famille pour l'adopté ?

Les adoptants peuvent choisir de réaliser un changement de prénom de l'enfant, à partir de ses 13 ans. Il faudra alors le consentement de l'adopté. Le changement du nom initial se fait automatiquement lors de la procédure d'adoption.

L'adoption plénière par le conjoint : puis-je adopter le fils de ma femme ?

Du moment qu'il existe un écart d'âge de 10 ans entre l'adoptant et l'adopté, il est possible d'adopter l'enfant de son épouse ou de son époux. Dans le cadre de l'adoption simple d'un enfant du conjoint, seul le parent biologique conserve l'exercice de l'autorité parentale (sauf déclaration conjointe devant le greffier en chef du tribunal de grande instance), contrairement à l’adoption plénière de l’enfant du conjoint où l’autorité parentale est exercée en commun.

Adoption plénière : quelle nationalité pour l'enfant adopté ?

L'enfant adopté avant sa majorité acquiert automatiquement la nationalité française dès lors que l'un des parents adoptants est de nationalité française. Il est ainsi considéré Français dès sa naissance.

Héritage et filiation adoptive : comment se déroule la succession ?

« Dans le cadre d’une adoption plénière, l’adopté hérite de l’adoptant et rompt tout lien avec sa famille d’origine. Il bénéficie d'un abattement de 100 000 euros sur la part d'héritage reçu de l'adoptant », indique Arielle Ricouvier, contrairement à l'adoption simple où l'adopté hérite des deux familles : de sa famille d'origine ainsi que de sa famille adoptive.

Adoption plénière : et le consentement de l'enfant ?

À partir de ses 13 ans, l'enfant devra consentir à son adoption. Ce consentement peut être rétracté à tout moment jusqu'au prononcé de l'adoption.

Demande d'adoption plénière : quelles sont les conditions ? Peut-on réaliser une adoption plénière sans mariage ?

D'après le site du Service public, « l'adoption peut être demandée soit par un couple marié non séparé de corps, soit par des partenaires liés par un pacte civil de solidarité (Pacs), soit par des concubins (deux personnes qui vivent une relation stable en couple) ».  

Les autres conditions sont les suivantes :

  • Les deux futurs parents doivent avoir au moins 26 ans, sauf s'ils vivent ensemble depuis plus d'un an (avec preuve de "la communauté de vie", un certificat de vie commune ou de concubinage) ;
  • Ils doivent tous les deux consentir à l'adoption ;
  • la différence d'âge entre les adoptants et l'adopté doit être d'au moins 15 ans.

Par ailleurs, l'adoption entre grands-parents et petits-enfants et entre frères et sœurs est en principe interdite, sauf s'il existe des motifs graves.

Procédure : quelles sont les démarches pour une adoption plénière en France ?

La première étape est d'obtenir un agrément à l'adoption d'un pupille de l'État, d'un enfant remis à un organisme autorisé pour l'adoption ou d'un enfant étranger qui n'est pas l'enfant du conjoint, du partenaire de Pacs ou du concubin.

Cette demande d'adoption se fait par courrier simple auprès des services du département de l'aide sociale à l'enfance (ASE) en précisant sa situation familiale (en couple ou non, avec ou sans enfant).  Elle sera composée d'une copie intégrale de l'acte de naissance des adoptants, d'une fiche familiale d'état civil s'ils ont des enfants, les ressources financières des postulants, d'un bulletin n°3 du casier judiciaire ainsi que d'un certificat médical attestant de l'état de santé des demandeurs et des personnes vivant au sein du foyer.

Puis, si l'agrément est obtenu, le couple, ou la personne seule, souhaitant adopter sera inscrit sur une liste régulièrement mise à jour permettant d'être choisi comme adoptant(s) par le conseil de famille des pupilles de l'État.

Un enfant peut leur être confié et, s'ils souhaitent poursuivre la procédure, ils devront l'accueillir durant 6 mois avant de pouvoir saisir le tribunal de la demande d'adoption.

La requête devra être adressée sur papier libre ou à l'aide du formulaire cerfa n°15742 adressé au procureur de la République ou au ministère public. Si l'enfant a moins de 15 ans, il n'est pas nécessaire de recourir à la présence d'un avocat.

Le tribunal vérifie si les conditions légales de l'adoption sont remplies et peut procéder à une enquête si cela lui semble nécessaire. Le juge accepte ou non l'adoption. Il peut également choisir l'adoption simple, même s'il a été saisi d'une demande d'adoption plénière.

Puis, le greffier notifie les personnes de la décision rendue. Celle-ci peut être contestée devant la cour d'appel dans un délai de 15 jours.

Si l'agrément n'a pas été obtenu, le couple, ou la personne seule peut faire un recours gracieux (demander de revoir sa décision) avant d'avoir recours à un avocat et de saisir le juge.

Comment adopter à l'internationale ? Les démarches pour une adoption plénière à l'étranger

Les personnes souhaitant réaliser une adoption à l'internationale doivent également obtenir un agrément délivré par le service d'aide sociale à l'enfance (ASE) de son département.

Puis, il faudra s'adresser à l'Agence française de l'adoption (AFA) ou à un organisme autorisé pour l'adoption (OAA).

Lorsque l'adoption est légalement prononcée à l'étranger, elle est reconnue en France. Il faudra alors réaliser une demande de transcription au procureur de la République du tribunal judiciaire de Nantes, qui se présente sous la forme d'une requête datée et signée. On doit y inclure les actes d'état civil mis à jour.

En cas de refus de transcription, il est possible de : 

  • Engager un procès devant le tribunal judiciaire de Nantes. La représentation par avocat est obligatoire ;
  • Demander l'exequatur : une décision judiciaire autorisant l'exécution en France d'une décision rendue par un tribunal étranger ou une juridiction arbitrale de la décision judiciaire auprès du tribunal judiciaire compétent dans le ressort de votre domicile. Cette procédure nécessite également l'intervention d'un avocat ;
  • Déposer une requête en adoption plénière devant le tribunal judiciaire compétent sur le territoire du lieu de résidence.

Prix : notaire, frais juridiques... Combien coûte une adoption plénière en France ?

En France, l’adoption est entièrement gratuite. Toutefois, il faut prendre en compte différents coûts supplémentaires. Parmi ceux-ci, il y a les frais de consultation d’un psychiatre si l’ASE juge ces séances nécessaires, les honoraires d’un avocat lors de la procédure judiciaire ainsi que les frais d'actes notariés. « Il s'agit d'un acte tarifé dont le prix est similaire chez tous les notaires, environ à hauteur de 300 euros », ajoute Arielle Ricouvier.

Cas d'adoption : combien coûte une adoption plénière à l'étranger ?

En ce qui concerne les adoptions internationales, les frais varient suivant les procédures, qui évoluent régulièrement. Parmi les facteurs qui influencent le coût d’une adoption à l’étranger, on retrouve : 

  • Les frais de constitution du dossier d'adoption (frais de traduction, légalisation des actes) ;
  • les frais de voyage et de séjour dans le pays d’origine (ainsi que le retour en France avec l’enfant) ;
  • les frais d'administration et de coordination de l'organisme agréé (OAA) ;
  • les frais juridiques (les actes notariés, les avocats), de procédure et de traduction ;
  • les frais médicaux ;
  • les frais de passeport et de visa de l’enfant ;
  • le don versé à l’orphelinat ou la contribution demandée par les Autorités du pays d’origine.

Pour en savoir plus sur l’adoption plénière : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F15246 Pour connaître toutes les étapes de l’adoption, rendez-vous sur le site du gouvernement.  

 

 

 

 

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