Une notion méconnue : la fécondabilité
La fécondabilité (c’est-à-dire la probabilité de naissance) de la femme diminue après 30 ans et la baisse s’accentue après 35 ans.
C’est la probabilité que l’ovule qui est « pondu » soit fécondable. Or cette probabilité diminue avec l’âge. La fécondabilité est stable jusqu’à 30 ans puis diminue légèrement après 30 ans pour chuter fortement après 35 ans.
Plus on est jeune, plus on a des rapports sexuels réguliers, et plus ils ont lieu en période fertile, c’est-à-dire avant l’ovulation, plus il y a de chances de grossesse. On considère qu’en l’absence d’intervention médicale, la majorité des femmes de moins de 30 ans auront dans l’année la grossesse désirée. Après 35 ans, ce sera moins facile.
Et pourtant le nombre de femmes désirant avoir un enfant au-delà de 30 ans augmente régulièrement. Elles sont alors confrontées à la force, presque à l’urgence de leur désir et à la difficulté à le réaliser. À vous qui avez dépassé la trentaine et qui souhaitez être enceinte, nous disons de ne pas attendre et de ne pas idéaliser le meilleur moment pour avoir un enfant : « Ce sera mieux plus tard, nous serons mieux installés. » « Ma situation professionnelle sera meilleure. Nous nous sentirons vraiment prêts à accueillir notre bébé. » Les chiffres sont là : plus l’âge avance, plus la fécondité diminue.
Utérus et les trompes doivent être fonctionnels
En l’absence de grossesse antérieure, ceci est plus difficile à savoir sans un examen gynécologique complet, suivi d’examens complémentaires visant à apprécier le bon état de l’utérus et des trompes.
• Parmi ces examens, l’hystérosalpingographie occupe une place importante, au moins autant que l’échographie souvent demandée en premier. Elle consiste à injecter par le col un produit qui va rendre opaque la cavité utérine puis les trompes et permettre d’apprécier leur perméabilité – c’est-à-dire la possibilité de laisser pénétrer les spermatozoïdes. Si celles-ci sont obstruées ou peu perméables, à la suite par exemple d’infections gynécologiques ou d’une infection avec péritonite, comme une appendicite, la grossesse se fera attendre.
La coelioscopie
Cet examen sera peut-être suivi par d’autres, comme l’hystéroscopie (afin d’avoir une vision de la cavité utérine), ou la cœlioscopie (qui nécessite une hospitalisation et qui est réalisée sous anesthésie générale). La cœlioscopie donne une vision complète de l’ensemble du bassin maternel. En cas d’anomalies sur les trompes, par exemple des adhérences, la cœlioscopie pourra en faire le diagnostic et en même temps les ôter. Cet examen ne se justifie que si l’infécondité ne relève pas des deux notions dont nous avons parlé précédemment (rapports sexuels et ovulation) ; et, surtout, cette cœlioscopie sera indiquée si le sperme ne présente pas d’anomalies.
Et si c'était une endométriose?
Enfin, seule la cœlioscopie pourra révéler une endométriose, qui semble de plus en plus fréquemment responsable d’une infertilité. L’endométriose est provoquée par la migration de fragments de la muqueuse utérine qui peuvent se fixer dans le bassin maternel, notamment au niveau des ovaires. À chaque cycle ensuite se développent des nodules, parfois des adhérences, qui entraînent des douleurs persistantes qui ne sont pas celles de l’ovulation, surtout au moment des règles, et des difficultés à devenir enceinte. En cas d’endométriose prouvée et d’une perturbation de la fécondité, il sera souvent préférable de consulter un gynécologue spécialisé en trouble de la reproduction.
Un sperme de qualité, qu'est ce que c'est ?
Ce n’est pas toujours le cas et c’est d’ailleurs aujourd’hui une des premières causes d’infertilité du couple, d’où la nécessité de consulter à deux. En effet, toutes les études consacrées au sperme sont concordantes et montrent que le nombre de spermatozoïdes et leur qualité se sont dégradés depuis 50 ans. Probablement à cause d’un ensemble de facteurs : tabac, alcool, drogues, environnement (pollution industrielle, perturbateurs endocriniens, pesticides...), etc. Pour ces raisons, le bilan d’une infertilité doit débuter par un spermogramme, bien avant de faire subir à la femme des examens complémentaires désagréables comme ceux évoqués plus haut. En cas d’anomalies du sperme, il n’y a malheureusement pas de traitement efficace et il faudra avoir recours à un médecin spécialiste de la reproduction.
Les conditions pour qu’une grossesse survienne sont remplies.
Le bilan complet a montré que tout était normal ? Mais la grossesse continue à se faire attendre (2 ans, voire 3 ans) et l’âge avance... Certains couples choisissent alors de se tourner vers l’AMP (Assistance Médicale à la Procréation), tout en sachant que le recours à la médecine pour attendre un enfant est un long parcours.
