La vitamine D est indispensable à l’organisme. Elle joue un rôle essentiel dans la croissance osseuse puisqu’elle permet l’assimilation du calcium et du phosphore par l’organisme. Elle prévient donc la maladie des os mous (le rachitisme). S’il peut être recommandé de recourir à des suppléments à tout âge, ils sont indispensables au cours de la grossesse et pour les nouveau-nés. Attention toutefois au risque de surdosage !
Dès la naissance : à quoi sert la vitamine D ? Quel est son rôle ?
Si elle est indispensable au développement du squelette et de la dentition de l’enfant, la vitamine D facilite aussi le fonctionnement des muscles, du système nerveux et participe à l’amélioration des défenses immunitaires. Elle a un rôle préventif puisque, grâce à elle, l’enfant constitue son capital calcique pour prévenir à long terme l’ostéoporose.
De nouvelles études tendent à prouver qu’un apport équilibré en vitamine D préviendrait également l’asthme, le diabète, la sclérose en plaques, voire certains cancers.
Pourquoi donne-t-on de la vitamine D à nos bébés ?
L’exposition limitée - afin de protéger la peau de bébé - au soleil, et les périodes hivernales diminuent la photosynthèse cutanée de la vitamine D. Par ailleurs, plus la peau de bébé est pigmentée, plus ses besoins sont grands.
On doit être d’autant plus prudent si notre enfant suit un régime végétarien ou végétalien, car en excluant viande, poissons, œufs, voire produits laitiers, le risque de carence en vitamine D est réel et important.
Allaitement ou lait infantile : y a-t-il une différence pour la dose quotidienne de vitamine D ?
On ne le sait pas toujours, mais le lait maternel est pauvre en vitamine D et les laits infantiles, même s’ils sont systématiquement enrichis en vitamine D, n’en apportent pas suffisamment pour couvrir les besoins de bébé. Il faut donc apporter un supplément en vitamine D.
En moyenne, les nouveau-nés ont donc un apport supplémentaire en vitamine D jusqu’à 18 ou 24 mois. À partir de ce moment et jusqu’à 5 ans, on administre un supplément uniquement l’hiver. Sur prescription médicale toujours, cette supplémentation peut se poursuivre jusqu’à la fin de la croissance.
Oubli : si on a oublié de lui donner ses gouttes…
Si l’on a oublié la veille, on peut doubler la dose, mais si l’on oublie systématiquement, notre pédiatre proposera peut-être une alternative sous forme de doses cumulées, en ampoule par exemple.
Combien de gouttes de vitamine D par jour et jusqu’à quel âge ? Quelles sont les recommandations en fonction des tranches d’âge ?
Pour le nouveau-né jusqu’à 18 mois
L’enfant a besoin chaque jour de 1000 unités de vitamine D (UI) maximum, soit trois à quatre gouttes des spécialités pharmaceutiques que l’on trouve dans le commerce. La posologie dépendra de la pigmentation de la peau, des conditions d’ensoleillement et d’une éventuelle prématurité. L’idéal est d’être le plus régulier possible dans la prise du médicament.
Dès 18 mois et jusqu’à 6 ans
Pendant l’hiver (en cas de confinement éventuellement aussi), où l’exposition au soleil est diminuée, le médecin prescrit 2 doses en ampoule de 80 000 ou 100 000 UI (unités internationales), espacées de trois mois. On pense à inscrire un rappel sur son téléphone portable ou dans son agenda pour ne pas oublier, car parfois les pharmacies ne délivrent pas les deux doses en une seule fois !
Après 6 ans et jusqu’à la fin de la croissance
On donne soit les deux ampoules, soit une seule ampoule par an de vitamine D, mais dosée à 200 000 UI. On peut ainsi donner de la vitamine D deux ou trois ans après le début des règles pour les filles, et jusqu’à 16-17 ans pour les garçons.
Avant 18 ans, s’il est en bonne santé sans présenter de facteurs de risque, il ne faut pas dépasser une moyenne de 400 UI par jour. Si notre enfant présente un facteur de risque, la limite quotidienne à ne pas dépasser est doublée, soit 800 UI par jour.
Faut-il prendre de la vitamine D pendant la grossesse ?
« Au cours du 7e ou du 8e mois de grossesse, on recommande à la femme enceinte un complément en vitamine D, principalement pour éviter une carence en calcium chez le nouveau-né, dite hypocalcémie néonatale, explique le Pr Hédon, gynécologue obstétricien. Par ailleurs, on a remarqué que l’apport en vitamine D pendant la grossesse aurait un effet bénéfique sur la réduction des allergies chez les bébés et participerait également au bon état général et au bien-être de la femme enceinte. La posologie repose sur la prise unique par voie orale d’une ampoule (100 000 UI). »
La vitamine D, pour les adultes aussi !
Nous aussi, nous avons besoin de vitamine D pour renforcer notre système immunitaire et consolider nos os. Alors, on en parle à notre généraliste. Les médecins recommandent généralement une ampoule de 80 000 UI à 100 000 UI tous les trois mois chez l’adulte.
Où trouve-t-on naturellement de la vitamine D ?
La vitamine D est produite par la peau au contact des rayons du soleil, puis stockée dans le foie afin d’être disponible pour l’organisme. Elle peut aussi être apportée en partie par l’alimentation, notamment par les poissons gras (hareng, saumon, sardine, maquereau), les œufs, les champignons ou encore l’huile de foie de morue.
L’avis de la nutritionniste
« Certaines huiles sont enrichies en vitamine D, allant même jusqu’à couvrir 100 % du besoin quotidien avec 1 cuillère à soupe. Mais avoir un apport suffisant de vitamine D, sans apport suffisant de calcium par ailleurs, n’est pas très efficace, car la vitamine D n’a alors pas grand-chose à fixer sur l’os ! Les produits laitiers enrichis en vitamine D sont intéressants, car non seulement, ils contiennent de la vitamine D, mais aussi le calcium et les protéines nécessaires à une bonne solidité osseuse, aussi bien chez l’enfant que chez l’adulte », explique le Dr Laurence Plumey, médecin nutritionniste.
Effets indésirables, nausées, fatigue : quels sont les risques d’un surdosage ?
Un surdosage en vitamine D peut entraîner :
- une augmentation de la soif ;
- des nausées ;
- des urines plus fréquentes ;
- des troubles de l’équilibre ;
- une grande fatigue ;
- des confusions ;
- des convulsions ;
- un coma.
Les risques sont d’autant plus importants chez les enfants de moins d’un an puisque leur fonction rénale n’est pas mature et qu’ils peuvent être plus sensibles à l’hypercalcémie (trop grande quantité de calcium dans le sang) et ses effets sur les reins.
C’est pourquoi il est vivement déconseillé de consommer de la vitamine D sans un avis médical et de recourir à des compléments alimentaires en vente libre plutôt qu’à des médicaments, dont les doses sont adaptées à chaque âge - surtout pour bébé !
Que faire en cas de surdosage de vitamine D ?
Si les parents suspectent un surdosage en vitamine D, ils peuvent prendre rendez-vous avec le médecin traitant. Face aux symptômes du bébé, le professionnel de santé décidera d’arrêter la supplémentation en vitamine D, afin d’évaluer les risques. En cas d’hypervitaminose, il arrêtera la prise de vitamine D et mettra en place un suivi médical.