Avant de débuter la diversification alimentaire, l’alimentation d’un enfant est exclusivement lactée (allaitement maternel ou lait infantile) jusqu’à ses quatre à six mois. Certains bébés présentent toutefois une allergie ou un risque d’allergie au lait de vache présent dans le lait infantile. Une alternative existe : le lait hypoallergénique. Néanmoins, ce produit fait l’objet de différentes controverses.
Qu’est-ce que le lait hypoallergénique ?
Également appelé lait H.A ou lait à protéines partiellement hydrolysées, le lait hypoallergénique est formulé de manière à prévenir les risques d’allergies chez le bébé. Il est particulièrement recommandé dans un contexte d’allergie familiale avéré. Ce lait infantile, commercialisé exclusivement en pharmacie, existe en préparation 1er âge et désormais aussi en préparation 2e âge.
Quelle est la composition du lait hypoallergénique ? Contient-il des protéines de lait de vache ?
Chez les laits H.A, “les protéines de lait de vache sont transformées partiellement par hydrolyse, elles sont découpées en plus petites molécules pour réduire le potentiel allergique”, explique la spécialiste en naturopédiatrie Candice Levy dans son ouvrage “Quels laits pour mon bébé ?” (éd. Le Souffle d’Or).
Comparable sur le plan nutritionnel un lait 1er âge classique, le lait hypoallergénique couvre les besoins nutritionnels du bébé, qui n’aura donc pas besoin d’être supplémenté. L’experte souligne aussi que, “tous les laits infantiles contiennent également des vitamines et minéraux."
Lait H.A premier âge : quand peut-on le donner à un nourrisson ?
Le lait hypoallergénique ne fait en aucun cas office de traitement. Il sera utilisé uniquement dans le but de prévenir une éventuelle allergie. Ce lait infantile ne doit donc pas être proposé à un bébé souffrant déjà d’une allergie avérée aux protéines de lait de vache (APLV) ou d’une intolérance au lactose.
Dans ce type de situation, le pédiatre pourra prescrire une préparation pour nourrisson (PPN) à base d’hydrolysats poussés de protéines, c’est-à-dire que les protéines seront encore plus fractionnées que dans les laits hypoallergéniques.
Dans quels cas peut-on donner un lait infantile hypoallergénique ?
On l’utilisera en cas de :
- Terrain allergique au sein de la famille directe. Si l’allergie n’est pas héréditaire, la tendance à être allergique possède en revanche une part d’hérédité. Le pédiatre ou le médecin de famille sera le plus à même de définir si votre enfant est soumis à un risque avéré d’allergie. Un lait hypoallergénique pourra alors être prescrit durant les 6 premiers mois de l’enfant.
- En complément du lait maternel, afin de limiter dès les premiers jours les risques d’allergie chez un bébé dont la famille possède un terrain atopique.
Quels sont les bénéfices du lait infantile H.A pour bébé ? Est-ce utile ou pas ?
Pour Candice Levy, spécialiste en naturopédiatrie, le lait hypoallergénique possède plusieurs intérêts pour l’enfant :
- Réduire la teneur allergisante des protéines de lait de vache ;
- Protéger le nourrisson dont la famille possède un terrain allergique ;
- Améliorer les symptômes atopiques comme l’eczéma du nourrisson.
Quel lait H.A choisir quand bébé est allergique ?
“Une préparation pour nourrisson (PPN) est généralement recommandée par un pédiatre ou un médecin, qui veille à ce qu’elle soit bien adaptée à l’enfant et à ses problématiques”, rappelle Candice Levy.
Un professionnel de santé sera le plus adapté pour vous aider à faire votre choix en fonction de ses antécédents familiaux de votre bébé et des éventuels signes d’inconfort qu’il présente.
Le lait hypoallergénique soumis à la controverse
Loin de faire l’unanimité parmi les pédiatres, le lait H.A n’aurait pas l’efficacité escomptée, selon plusieurs études parues ces dernières années. En juin 2019, la revue Pediatric Allergy and Immunology révélait les résultats d’un travail de recherches menées par l’Inserm et l’Inra. “Il n’existe aucun effet protecteur de ces produits contre d’éventuelles manifestations allergiques (eczéma, asthme, allergies alimentaires, sifflements respiratoires)”, souligne le journal.
Les chercheurs ont aussi pu remarquer que ce type de lait infantile était « associé à un risque plus élevé d’eczéma et de sifflements respiratoires à 1 an chez les enfants ayant des antécédents familiaux d’allergie, et à un risque plus important d’allergie alimentaire à 2 ans chez ceux n’ayant pas d’antécédent. »