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Alerte au cadmium : « Faites attention à ce que vous donnez à vos enfants », conseille un médecin

Une femme et une fille choisissent un produit dans un rayon de supermarché. © Getty images/bluecinema

Publié le par Frédérique Payen

Voilà qui ne va pas rassurer les parents. Dans un courrier adressé au Premier ministre, les médecins libéraux ont exprimé leur vive préoccupation concernant l’exposition des Français, et en particulier des enfants, au cadmium. Une substance notamment présente dans les céréales du petit déjeuner. Explications

Ce n’est ni un PFAS ni un pesticide. Pourtant, c’est aussi une bombe à retardement. Dans une lettre adressée au Premier ministre le 2 juin dernier, la Conférence nationale des unions régionales des professionnels de santé-médecins libéraux (URPS-ML) lance une alerte sur la contamination des Français, les enfants en premier lieu, au cadmium. Ils demandent des mesures de protection. Et ils n’y vont pas par quatre chemins, faisant part de leur « grande inquiétude » et d’une véritable « bombe sanitaire » qui nous guette.

Qu’est-ce que le cadmium ?

Le cadmium est un métal lourd présent naturellement dans les sols, mais dont la teneur est augmentée par l’activité humaine. Il est classé “cancérogène certain pour l’homme” par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Largement utilisé dans les engrais agricoles, notamment les engrais phosphatés, il s’accumule dans les sols et contamine la production agricole (riz, blé, certains légumes…). On le retrouve ensuite dans notre alimentation quotidienne : dans le pain, les pâtes, les biscuits, produits à base de pomme de terre… mais aussi les épinards et la salade. Et pour les enfants, dans les très populaires céréales du petit-déjeuner.

Un « fléau de santé publique »

Depuis plusieurs années, de nombreuses études alertent sur les dangers d’une exposition excessive au cadmium. En particulier celle de l’ANSES, en 2023, qui tirait le signal d’alarme sur sa présence massive dans notre alimentation du quotidien. Parce que les effets sur la santé de ce métal lourd sont graves et avérés : risque accru de cancer (rein, poumons, pancréas, sein), maladies osseuses, troubles de la reproduction… Pascal Meyvaert, coordinateur de l’URPS-ML et généraliste dans le Bas-Rhin, a des mots forts pour justifier cette alerte lancée aux pouvoirs publics : « Il y a une urgence sanitaire, il est de notre devoir d’interpeller la puissance publique afin de protéger les citoyens. L’Etat ne peut plus ignorer ce fléau de santé publique ! »

Les enfants en première ligne

L’étude publiée par l’ANSES relevait en 2023 que 36 % des enfants de moins de 3 ans, et 14 % des enfants de 3 à 17 ans dépassent quotidiennement la dose de cadmium tolérée par l’organisme. Des taux très élevés, et en augmentation constante, qui témoignent d’une alimentation faisant la part belle au pain, pâtes, et produits à base de pommes de terre. Sans oublier les fameuses céréales, devenues incontournables du petit-déjeuner, dont la consommation quotidienne augmenterait mécaniquement l’imprégnation en cadmium, expliquait en 2021 un rapport de Santé publique France.

Plus d’un tiers des enfants de moins de 3 ans ont une teneur trop élevée en cadmium

Comment limiter les risques ?

Pour limiter les risques du cadmium sur notre santé et celle de nos enfants, il faut bien sûr agir à la source, sur les taux de cadmium tolérés dans les engrais agricoles. C’est pourquoi l’ANSES avait notamment proposé de « nouvelles valeurs seuils » pour « mieux protéger les consommateurs comme les travailleurs ». Mais on le sait, le chemin législatif est long et souvent incertain… De notre côté, on peut déjà, conseillent les scientifiques, agir en changeant nos habitudes alimentaires, avec une vigilance particulière pour celles de nos enfants. C’est le conseil du Dr Pascal Meyvaert : « Faites attention à ce que vous donnez à manger à vos enfants, faites attention à ce que vous mangez vous-même, et à l’origine de vos aliments. Essayez de varier au maximum votre alimentation et faites le plus confiance possible au label “bio”, si vos finances le permettent. »

Sources

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