L’échographie abdomino-pelvienne est une technique d’imagerie médicale permettant de visualiser les organes solides de l’abdomen et de la région pelvienne.
Quels organes voit-on sur une échographie abdominale et pelvienne ? Pourquoi la faire ?
L’échographie est une technique d’imagerie médicale reposant sur l’utilisation des ultrasons transmis par la sonde de l’appareil appelé échographe. Elle est utilisée pour visualiser différents organes, et, dans ce cas précis, ceux de l’abdomen et du pelvis. Elle peut être réalisée à l’hôpital, dans un cabinet de radiologie, par un médecin, un radiologue ou une sage-femme lors d’une grossesse.
Elle permet de scruter une vaste zone du corps humain. « C’est une échographie de l’abdomen donc cela regroupe le foie, la vésicule biliaire, la rate, le pancréas, mais aussi du pelvis, donc on pourra également voir toute l’anatomie gynécologique chez la femme dont les ovaires, l’utérus, les trompes ainsi que la prostate et les vésicules séminales chez l’homme », déclare Chloé Haddad-Halimi.
En général, elle est le plus souvent utilisée pour établir le diagnostic d’une maladie (inflammation, tumeur, infection), suivre son évolution, pour guider le chirurgien dans certaines opérations ou accompagner une grossesse.
Il existe trois techniques d’échographie abdominale et/ou pelvienne. On peut le faire à travers la paroi abdominale (transcutanée) par voie endocavitaire (par le vagin ou le rectum), ou l’écho-endoscopie qui est réalisée au cours d’une endoscopie digestive haute (exploration de la partie haute du tube digestif via un tube souple sur lequel est fixée une caméra).
Il arrive que les médecins n’aient pas besoin de visualiser une zone si étendue. « Parfois, on ne fait qu’une échographie abdominale ou pelvienne. En gynécologie, ce sera plutôt pelvienne, en gastro plutôt abdominale », explique la Dr Chloé Haddad-Halimi,
Dans le cadre d’une grossesse, la femme enceinte devra réaliser plusieurs échographies pelviennes. « La femme enceinte a trois échographies pelviennes obligatoires. Celle de datation pour déterminer la date de début de grossesse ainsi que le terme, la morphologique au deuxième trimestre qui étudie l’anatomie du fœtus et une échographie de croissance au troisième trimestre pour vérifier que tout va bien et évaluer son bien-être avant l’accouchement », précise le médecin.
On peut également avoir besoin de réaliser cette échographie en dehors de la grossesse : « On peut faire des échographies pelviennes pour beaucoup de choses différentes comme les saignements en dehors des cycles menstruels pour vérifier s’il n’y a pas un fibrome ou un kyste ou s’il y a des signes cliniques d’endométriose. Dans ce cas précis, Il faudra peut-être réaliser une IRM en complément pour s’assurer du diagnostic. »
Comment se préparer pour une échographie dans la région abdomino-pelvienne ? Comment se passe-t-elle ?
La préparation à l’échographie abdomino-pelvienne
Les conditions changent en fonction du type d’examen et de ce que recherche précisément le médecin radiologue.
Dans le cadre d’une échographie abdominale, le patient doit arriver à jeun depuis environ 3 heures.
Pour une échographie pelvienne transcutanée, il devra avoir la vessie pleine et ne pas avoir uriné pendant les 3 heures précédant l’examen. L’urine permettant une meilleure visualisation des organes et de plus belles images.
Pour une échographie transvaginale ou transrectale, la vessie devra être vidée, on demandera donc au patient d’aller uriner ou de procéder à un lavement avant l’examen. Les femmes portant un tampon ou une cup devront également les retirer pour l’examen.
Par ailleurs, il faudra signaler au praticien s’il y a une éventuelle allergie au latex pour qu’il prenne ses précautions.
Le déroulement de l’échographie abdomino-pelvienne
L’échographie transcutanée
Durant l’examen, le patient est allongé sur le dos ou sur le côté sur la table d’examen. Le praticien applique un gel cutané au niveau du ventre, pour créer une bonne transmission des ultrasons entre la sonde et la peau de l’abdomen. Il place ensuite la sonde au contact de la peau et la déplace, en exerçant une légère pression. Le médecin peut lui demander d’arrêter de respirer pendant quelques instants. Une fois les images capturées et les mesures faites (la taille d’un organe, la présence d’une anomalie, les paramètres de croissance du fœtus, etc.) par le radiologue, l’examen se termine. Il dure en moyenne 30 minutes.
L’échographie transvaginale ou transrectale
Durant l’examen, le patient est allongé sur le dos avec éventuellement les genoux pliés et les plantes de pied sur la table d’examen. Le praticien introduit dans son vagin ou son rectum une petite sonde de la taille d’un doigt, enveloppée par une protection stérile en latex (sauf en cas d’allergie) à usage unique recouverte d’un lubrifiant.
Il déplace la sonde afin de pouvoir scruter attentivement les différents organes. La sphère génitale pour l’échographie transvaginale, et les parois du rectum et de la prostate pour l’échographie transrectale.
Ceci peut créer un inconfort, voire un malaise transitoire sans gravité, mais l’introduction de la sonde n’est pas censée être douloureuse. L’examen dure en moyenne 15 minutes pour l’échographie transvaginale et 15 à 30 minutes pour l’échographie transrectale.
L’écho-endoscopie
Durant l’écho-endoscopie, la sonde d’échographie est fixée sur l’endoscope qui est un appareil souple introduit par la bouche (ou l’anus) afin d’examiner les parois digestives. Le praticien parcourt le tube digestif jusqu’à visualiser, via l’utilisation d’une caméra, le (ou les) organe (s) à explorer.
Le plus souvent, le patient est installé sur une table d’examen en étant couché sur le côté gauche. Il peut arriver que le médecin réalise de petits prélèvements (biopsies) au cours de l’examen, à l’aide d’une aiguille passée à l’intérieur de l’appareil et qui permettra de prélever du tissu digestif afin de l’analyser. L’examen dure en général de 20 à 30 minutes, le temps que le radiologue puisse prendre ses images.
Aucune complication n’est liée à la réalisation d’une échographie abdomino-pelvienne transcutanée, transvaginale, transrectale, ou à l’endoscopie. C’est un examen indolore, non-invasif, et qui n’utilise pas de rayons X.
Il arrive cependant que cet examen ne suffise pas pour avoir un diagnostic précis. « L’échographie abdomino-pelvienne a ses limites, par exemple, on aura plus de mal à avoir de bonnes images des organes si la personne est en surpoids ou dans une obésité franche, à cause de la graisse au-dessus. Le médecin pourra alors prescrire des examens complémentaires », conclut le médecin.