Quand on a pour objectif de perdre du poids, de nombreuses solutions existent. Parmi les différentes méthodes, il y a la chrononutrition. Cette dernière, très spécifique, se base sur une alimentation et sur des horaires de repas précis. Quels sont les principes de la chrono-nutrition ? Dans quelle mesure cette méthode permet-elle la perte de poids ? Quelles sont les limites de la chrono-nutrition ? On fait le point en compagnie d’Anthony Berthou, nutritionniste.
Définition : comment fonctionne la chrononutrition ?
Il est important pour débuter de bien préciser que la chrononutrition est une méthode, et non un régime, comme l’introduit Anthony Berthou : « La chrononutrition est plus un mode de vie. Il n’y a pas de durée fixe car elle se pratique sur le long terme. La chrononutrition a été mise en place par le docteur Alain Delabos. Ce régime alimentaire se base sur les sécrétions hormonales et enzymatiques de l’être humain. Pour faire simple, le docteur Delabos a théorisé que l’important dans un bon régime alimentaire n’est pas l’alimentation, mais le moment où l’on s’alimente. Ainsi, lorsqu’à tel moment de la journée on produit une hormone spécifique, il faut ingérer l’aliment qui répond au besoin ».
Plus qu’un régime amaigrissant, la chrononutrition est donc plutôt une autre façon de s’alimenter, en modifiant nos habitudes alimentaires, et en particulier le contenu de nos repas.
La méthode du Dr Delabos, souvent contestée
Il est à noter que les théories du Docteur Alain Delabos ne font pas consensus dans la communauté scientifique. Par ailleurs, l’inventeur de cette méthode a également mis en place des régimes spécifiques sur le court terme : le régime starter et le chrono-régime.
Principes, menus… Comment débuter et démarrer l’alimentation chronobiologique ? Quels aliments privilégier ?
Comme le souligne le nutritionniste Anthony Berthou, la chrononutrition est avant tout une question d’habitudes alimentaires : « Le grand principe de la chrono-nutrition, c’est de manger à des heures fixes liées à la production d’hormones. Ainsi, on découpe une journée en quatre phases : le petit-déjeuner, le déjeuner, le goûter et enfin le dîner. À chacune de ces étapes, il est recommandé par la chrononutrition de consommer des types d’aliments spécifiques. Le matin au petit-déjeuner, il est recommandé de consommer des graisses ainsi que des protéines, plutôt que des glucides et du sucre. Ce principe de la chrononutrition est lié au fait que le matin, l’organisme sécrète des protéases et des lipases. Même chose pour le déjeuner, avec en plus un apport en glucides lents. Au goûter dans l’après-midi, il est recommandé de favoriser les produits sucrés pour limiter l’hypoglycémie. Au dîner, il faut alléger les apports caloriques : on mange léger, car l’organisme a des sécrétions digestives faibles. Il faut privilégier des protéines maigres, ainsi que des fruits frais et des légumes ».
Pour ce qui est de la quantité consommée, il n’y a pas vraiment de restriction, à l’inverse des régimes hypocaloriques qui conseillent de manger de petites quantités. Il est important de calculer les besoins et apports caloriques de l’organisme en fonction du métabolisme de base.
Régime : les aliments qu’il ne faut pas manger avec la chrononutition
Si la chrononutrition permet une alimentation variée aux multiples apports, la méthode déconseille cependant certains types d’aliments :
- Les aliments sous forme liquide, dont notamment les potages ;
- Les laitages qui ne sont pas du fromage ou du beurre ;
- Les plats et desserts allégés.
Petit déjeuner, dîner, goûter… Les recettes pour une journée-type en chrononutrition
Puisqu’un exemple vaut mille mots, voici ce à quoi peut ressembler une journée-type avec la chrononutrition. Ce n’est pas forcément un modèle à reproduire, car chaque régime doit s’adapter aux caractéristiques de chacun.e ! Voici les différents repas de la journée :
Petit-déjeuner : une tranche de pain avec du beurre et du fromage
Déjeuner : une portion de viande (steak, escalope de dinde, poisson gras…) avec des pommes de terre
Goûter : des produits sucrés (chocolat noir, compote, jus de fruit…)
Dîner : on mange léger pour favoriser la digestion (petite portion de viande maigre et légumes, comme des haricots verts par exemple).
Quels sont les aliments interdits dans la chrononutrition ?
À chaque repas, il n’y a ni entrée, ni dessert, ni vin, ni boisson sucrée, ni lait. Le café et le thé sont autorisés.
Qu’est-ce que le régime Starter ?
Le régime Starter a été inventé par le docteur Alain Delabos. Nommé aussi régime Delabos Starter, il s’inspire des principes de la chrononutrition, mais avec une réduction des portions, pour atteindre un objectif de perte de poids. La durée moyenne de ce régime est de quatre semaines, pouvant varier selon le métabolisme de base. Il promet jusqu’à 8 kg de perte de poids pour une période de 4 semaines. Dans le régime Starter, on peut manger de tout, mais en quantité contrôlée, et en consommant certains aliments uniquement à certaines heures, pour être en phase avec notre horloge biologique.
Perte de poids : est-ce que la méthode de la chrononutrition fait maigrir ?
La méthode de la chrononutrition se base donc sur des habitudes alimentaires précises lors des différents repas de la journée, en regard de notre horloge biologique. Mais qu’en est-il de la perte de poids ? Cette méthode peut-elle aider à se débarrasser des kilos superflus ?
Réponse d’Anthony Berthou : « La chrononutrition peut avoir des effets positifs au niveau de la perte de poids. Cependant, la méthode en elle-même n’est pas une recette miracle. En effet, cette dernière est d’abord destinée à améliorer la qualité de vie et se pratique sur le très long terme. Toutefois, une perte de poids se fait souvent ressentir dans les premiers mois suivant le début de la chrononutrition ».
Alimentation et régime : quels sont les avantages et les inconvénients de la chrononutrition ?
La chrononutrition peut donc être perçue comme un régime permissif au vu de la possibilité de consommer graisses et produits sucrés, mais elle est aussi assez restrictive au niveau des habitudes alimentaires qu’elle implique. Quels sont ses avantages et ses inconvénients ? Ils sont multiples, comme le détaille le nutritionniste Anthony Berthou : « Le premier avantage de la chrononutrition, c’est que c’est un régime peu restrictif par rapport à d’autres. En effet, il permet de consommer un nombre varié d’aliments, à chaque repas de la journée. De plus, il est assez facile à pratiquer et peu complexe en termes d’objectifs. En revanche, ce type d’alimentation est riche en graisses et protéines animales, ce qui peut engendrer, à long terme, des risques rénaux et cardiovasculaires. Avec cette méthode, il est donc très important de surveiller la qualité des aliments. Par ailleurs, la faible proportion de fibres dans ce régime peut engendrer des troubles intestinaux et une constipation ».
Peut-on pratiquer la chrononutrition en faisant du sport ?
Dans le cas où vous souhaiteriez vous lancer dans la chrononutrition tout en pratiquant une activité physique, il n’y a pas d’inquiétude particulière à avoir. Au contraire, la pratique du sport permet de contribuer à la bonne santé du corps et à son équilibre. On veillera toutefois à bien organiser ses objectifs sportifs en fonction de sa nutrition et de son métabolisme de base.
Quels sont les dangers de la chrononutrition ? Quelles sont les précautions à prendre ?
La chrononutrition est donc une méthode d’alimentation qui peut être intéressante, mais qui a aussi des limites. Quelles sont les précautions à prendre si l’on souhaite se lancer ? « La chrononutrition est une méthode intéressante pour adapter son alimentation aux besoins de l’organisme, mais il faut vraiment faire attention à ce qu’on mange et à certaines restrictions, que l’on trouve notamment dans un régime Starter. Avant de se lancer, il est recommandé d’en parler avec un professionnel », précise Anthony Berthou.