Bientôt ou déjà parents, on vous accompagne !

Troubles du sommeil, angoisses… Les conseils d'une thérapeute pour apaiser les émotions des bébés

Troubles du sommeil, angoisses… Les conseils d'une thérapeute pour apaiser les émotions des bébés © Getty Images / Westend61

Publié le par Mathilde Saez

En collaboration avec Audrey Mée (Kinésiologue)

Nuits difficiles, allaitement compliqué, angoisses de la séparation… les émotions des bébés sont souvent difficiles à apaiser. Et si on commençait par essayer de mieux les comprendre ?

Les pédiatres disent souvent aux jeunes parents : « C’est vous qui connaissez le mieux votre enfant. » Si personne dans votre entourage ne s’inquiète de ses nombreux réveils nocturnes, de ses pleurs inconsolables de jour comme de nuit, de son angoisse quand vous quittez la pièce ou de ses pipis au lit malgré son âge avancé, vous, vous le sentez : il y a quelque chose qui ne va pas, quelque chose qui coince, qui l’angoisse… Mais quoi ? Et s’il était possible de mieux comprendre les émotions des enfants, dès le plus jeune âge, parfois même avant leur naissance, pour mieux les apaiser ? C’est ce dont est persuadée Audrey Mée, kinésiologue de formation, qui a imaginé la méthode « Raconte-moi mon histoire ».

Etablir un dialogue parent - enfant et briser les tabous

« La méthode » Raconte-moi mon histoire « repose sur l’idée fondamentale que les enfants construisent leur propre vérité lorsqu’ils n’ont pas accès à l’ensemble des faits, souvent en s’appuyant sur des fragments d’informations, des non-dits ou des silences familiaux. […] Le principe central est donc d’accompagner les parents à dire la vérité à leurs enfants, de manière adaptée à leur âge et sans culpabilité, pour éviter que l’enfant ne développe des perceptions erronées de la réalité », explique-t-elle. Pour y parvenir, elle propose des séances parents-enfant durant lesquelles elle pose de nombreuses questions permettant de réécrire l’histoire de l’enfant en remontant avant même sa conception. Une histoire qui lui sera ensuite racontée par le biais d’objets ludiques et de peluches.

Libérer l’enfant de ses « pensées limitantes »

Audrey Mée nous donne un exemple très concret rencontré en séance : celui d’un enfant qui présentait des troubles du sommeil. « En consultation, on découvre que la maman a fait une pré-éclampsie à la naissance, elle a failli mourir et son bébé aussi. Et l’enfant a intégré cette crainte de mourir et de perdre sa mère. Ses réveils intempestifs étaient en fait une façon de montrer à sa mère qu’il était bien vivant et de vérifier qu’elle aussi. Mais à partir du moment où on a compris et qu’on a pu lui expliquer qu’aujourd’hui tout le monde allait bien, il a cessé de se réveiller la nuit. »

La thérapeute appelle ces blocages des « pensées limitantes » et prend également l’exemple de son histoire personnelle qui l’a d’ailleurs incitée à s’interroger plus globalement et à mettre en place cette méthode. « Depuis que je suis petite, je suis persuadée que l’on me cache des choses, j’étais sûre d’être stérile, je me posais des questions sur mes parents… Et puis à 36 ans, j’ai posé la question à ma mère et j’ai appris que mon père était stérile et qu’ils ont fait un don de sperme. Et c’est là que j’ai compris qu’en fait, les enfants ressentent tout et tant qu’on ne leur explique pas la vérité, ils se créent des blocages. Je me suis donc dit qu’il fallait absolument aider les parents à mettre des mots sur tout le début de vie car il y a beaucoup de tabous. […] En rétablissant le dialogue de manière ludique, on peut débloquer des situations en une ou deux séances. »

Conseils pour aborder sereinement la parentalité

Si Audrey Mée a imaginé cette méthode en séance, les jeunes parents peuvent aussi s’en inspirer pour l’initier à la maison, sans médiateur, en favorisant toujours le dialogue. Voici quelques conseils pour aborder sa parentalité avec sérénité.

  • Pas de parent parfait : Il faut dire aux parents qu’ils ont le droit d’être imparfaits. Bien souvent les parents n’osent pas exprimer leurs émotions, craignent de faire des erreurs, et il faut leur rappeler que c’est normal, qu’ils sont humains.
  • Nommer ses émotions : Les enfants ont tendance à vouloir prendre soin des émotions de leurs parents. Alors se permettre de nommer ses émotions, cela va permettre à l’enfant de comprendre pourquoi ses parents sont dans cet état-là, triste ou en colère par exemple, et de le rassurer sur le fait que ça n’est pas de sa faute. Par la suite, ça va lui apprendre à savoir, lui aussi, exprimer ses propres émotions.
  • Tout dire (ou presque) : « D’une manière générale, je conseille de tout dire en fait. De dire à l’enfant pourquoi il va désormais dormir tout seul dans sa chambre, pourquoi j’arrête de l’allaiter, comment il a failli mourir à la naissance et la peur que j’ai eue, etc. Bien sûr, l’enfant ne doit pas non plus devenir le journal intime ou le psy des parents, il n’a pas besoin de connaître tous les détails. »

Sujets associés

OSZAR »