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Mères au travail

Réussir sa vie de maman solo : le casse-tête du quotidien

Réussir sa vie de maman solo : le casse-tête du  quotidien

Publié par Gaëlle Guernalec-Levy  |  Mis à jour le

Etre seule et tout assumer, chaque jour et sur tous les fronts, c’est usant. Les aides existent, les conseils de bon sens aussi. Sortez votre armure de guerrière, la prise en main, c’est maintenant !

Mamans solos : comment trouver le bon équilibre au quotidien ?

Il y a quelques années, Christine Kelly, journaliste devenue membre du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, lançait via sa fondation “K d’urgence 10 propositions” pour améliorer le sort des mamans solos, de plus en plus nombreuses. Toutes les mères seules ne vivent pas des situations économiquement difficiles, heureusement, mais la monoparentalité apparaît comme un accélérateur de précarité. Le taux de chômage des mères isolées est de 17 % contre 9 % des mères en couple, et le taux de pauvreté est deux à quatre fois plus fort dans les familles monoparentales. Face aux difficultés du quotidien, avoir un ou des enfants se révèle être un moteur autant qu’un poids. Une raison de vivre, oui, mais aussi un obstacle à l’autonomie financière. C’est toute l’ambiguïté de ces situations.

Sortir enfin de la galère du logement

Avoir un toit au-dessus de sa tête, pour soi et ses petits, c’est la condition minimum pour un semblant de stabilité. Or, une séparation complique considérablement la question du logement. C’est par la force des choses que Louise, maman de deux enfants, 7 et 2 ans, applique le dispositif préconisé en son temps par Françoise Dolto : les enfants restent dans l’appartement familial et les parents se relaient auprès d’eux. « Mon compagnon et moi avons décidé de nous séparer, mais pour le moment nous habitons alternativement dans l’appartement. Quand ce n’est pas mon tour, je vis chez des amies, pareil pour lui. Ce n’est pas pratique et ça ne va pas pouvoir durer, mais là, nous n’avons pas le choix. Nous avons de trop petits revenus pour retrouver chacun un logement suffisamment grand pour un adulte et deux enfants. » Les mères seules sont de plus en plus le premier public concerné par les logements sociaux et les aides d’urgence. Pourquoi ? Parce que les prix de l’immobilier ont atteint des sommets. A deux, on fait des économies d’échelle et on parvient encore à se loger, même avec des bas salaires. Mais avec un seul petit revenu, ce n’est plus possible. Vers qui se tourner ? La Fédération Habitat et Humanisme propose plusieurs types d’accompagnement aux mamans en galère : des logements autonomes à faible loyer, des résidences sociales faisant office de foyers, ou encore des immeubles intergénérationnels où personnes âgées et mères seules peuvent s’entraider. A Paris, une aide a été mise en place pour les parents isolés, “Paris Logement Familles Monoparentales”, qui a permis depuis 2002 à 8 600 familles de se maintenir dans la capitale. Autre organisme très précieux pour les mamans solos : le Fonds d’Action Sociale du Travail Temporaire* (FASTT). Il apporte durant trois ans des garanties de loyers gratuites pour les femmes qui sont logées dans le parc privé. 4 600 mères isolées ont jusqu’à présent bénéficié de ce dispositif. Deux jeunes femmes ont de leur côté eu une excellente idée : lancer le premier site gratuit dédié à la colocation des familles monoparentales. Cotoiturage.com sera opérationnel à la fin du mois de juin et il est d’ores et déjà possible de s’y inscrire.

Décrocher mode de garde et aides financières

Les mères sont souvent en congé parental ou sans emploi au moment de la séparation. Le principal obstacle à la reprise d’une activité professionnelle réside dans l’absence de mode de garde. C’est le nœud du problème. Elles n’ont souvent pas les moyens de payer une assistante maternelle ou une garde d’enfant à domicile, et les places en crèche sont trop rares. C’est pourquoi de plus en plus de communes considèrent la monoparentalité comme un critère de priorité pour l’attribution des places en établissement collectif. Autre soutien, bienvenu pour ces mamans : l’Aide Personnalisée de Retour à l’Emploi (APRE). Cette allocation, perçue par les titulaires du RSA, comprend une prise en charge des frais de garde d’enfant. Sur ce terrain, le FASTT est là aussi d’un vrai secours. Si la maman décroche une mission d’intérim et qu’elle doit trouver en urgence une solution d’accueil, notamment le week-end ou sur des horaires très décalés, le FASTT assure la recherche d’une garde à domicile et prend en charge 95 % du coût. Encore un bon plan : le réseau Gepetto. Ces relais offrent une prise en charge des enfants jusqu’à 13 ans, au domicile des parents et par des professionnels formés, principalement centrés sur les horaires décalés et avec des tarifs dégressifs selon le quotient familial.
Il existe quelques coups de pouce, bienvenus à l’échelle nationale, et plus souvent locale. Les parents isolés bénéficient ainsi d’une majoration du plafond de ressources en ce qui concerne l’attribution de la prime à la naissance ou de l’allocation de base de la PAJE. Les CAF peuvent aussi accorder des aides ponctuelles pour les loisirs ou les départs en vacances. Il ne faut pas hésiter à se renseigner auprès de la CAF dont on dépend.
 Les villes peuvent aussi proposer localement des mesures de soutien spécifique. Les services de la ville de Suresnes ont ainsi modifié en 2013 le calcul du quotient familial pour que les familles monoparentales paient moins cher la cantine, les centres de loisirs et le conservatoire.

Alléger au mieux la vie de chaque jour

Même si le conjoint ne faisait que descendre les poubelles, lorsqu'il n’est plus là, c’est encore une contrainte supplémentaire à assumer. La charge mentale qui pèse sur les mères seules est considérable. Alors, évidemment, pour elles encore plus que pour les autres, l’organisation doit être sans faille : anticipation, to-do listes, réseau de solidarité avec les autres mères seules du quartier. Ensuite, pour éviter le burn-out induit par la litanie quotidienne des corvées minutées, il existe quelques astuces, que rappelle Diane Ballonad sur son site zen-et-organisee.com : s’accorder des micropauses de 2 à 5 minutes, faire au moins une action par jour “en conscience”, comme savourer son café, écouter le silence (dès qu’il y en a !), res-pi-rer. Le paradoxe quand on est une maman solo, c’est que finalement, on est rarement seule ! D’où la nécessité de profiter du moindre moment volé à ses enfants pour se déconnecter du quotidien. 

www.fastt.org ou 0 800 28 08 28

En vidéo : Enceinte et maman solo : que faire ?

Et côté pension alimentaire

En cas d’impayé, vous pouvez vous tourner vers la CAF pour vous faire aider ! La CAF ou la MSA se chargent, en effet, de vous verser une allocation de soutien familial (ASF), considérée comme une avance sur la pension alimentaire qui est normalement due aux enfants. Cette garantie est valable lorsque le « débiteur » ne verse pas la pension alimentaire depuis 1 mois et que les enfants sont à la charge du créancier… Téléchargez votre demande d’ASF en ligne

Vous avez envie d’en parler entre parents ? De donner votre avis, d’apporter votre témoignage ? On se retrouve sur https://forum.parents.fr

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