Définition. Qu’est-ce que l’infection par le Parvovirus B19 ou « cinquième maladie » ?
L’infection virale causée par le Parvovirus humain B19 est également appelée la cinquième maladie, mégalérythème épidémique ou érythème infectieux. Il s’agit d’une infection contagieuse, généralement bénigne, qui survient plus fréquemment à la fin de l’hiver et au début du printemps.
Elle se caractérise, le plus souvent, par l’apparition d’éruptions cutanées, de symptômes grippaux et de douleurs articulaires.
Comment se transmet l’infection par le Parvovirus B19 ?
La transmission de cette infection se fait par voie respiratoire en inhalant de petites gouttes, des particules virales projetées dans l’air par une personne infectée, lorsqu’elle tousse ou éternue. Elle peut également se transmettre lorsqu’on a touché une personne ou un objet contaminé par le virus et que l’on a porté ses doigts à la bouche.
Plus rarement, la transmission de l’érythème infectieux peut aussi se faire par voie sanguine, notamment en cas de transfusions de sang.
Les symptômes de l’infection par le parvovirus B19
Les symptômes de l’infection par le Parvovirus B19 sont habituellement légers et jusqu’à 25 % des adultes et des enfants infectés par le virus ne présentent aucun symptôme.
Comment se manifeste le mégalérythème épidémique chez l’enfant ?
Parmi les enfants concernés par les symptômes on retrouve dans un premier temps une rougeur des joues, ainsi qu'une éruption cutanéee. On parle spécifiquement d’éruption papulo-purpurique « en gants et chaussettes » caractérisée par un épanchement de sang sous la peau palpable au niveau des extrémités et accompagnée de taches cutanées rouges et d’œdèmes douloureux.
« Il ne faut pas paniquer lorsque l’on voit arriver les éruptions cutanées. Elles sont souvent présentes sur les joues, les jambes et les bras puis disparaissent spontanément entre 7 et 10 jours après leur apparition », déclare le Dr Sebag.
Les symptômes peuvent être plus graves ou plus intenses chez les enfants atteints d’anémie ou de drépanocytose.
Comment se manifeste l’érythème infectieux chez l’adulte ?
La plupart des adultes ont été immunisés par la maladie depuis leur plus jeune âge. Lorsque ce n’est pas le cas, ils peuvent ressentir quelques symptômes.
Dans 50 % des cas, ils peuvent, comme les enfants, voir apparaître des éruptions cutanées.
Les enfants, comme les adultes, infectés par l’érythème infectieux sont contagieux quelques jours avant l’apparition de cette éruption cutanée caractéristique.
Par ailleurs, les adultes peuvent également ressentir des douleurs articulaires peu intenses (arthrite non-érosive) et une sensation de gonflement (dans 70 % des cas). Ces manifestations articulaires sont particulièrement fréquentes chez les femmes (principalement au niveau des mains, des poignets, des chevilles et des genoux).
On peut aussi avoir des maux de tête, des maux de gorge ou encore des douleurs gastriques.
L’intensité des symptômes varie en fonction des personnes. Certains sont cependant plus à risque que d’autres. Parmi celles-ci :
- les personnes atteintes de maladies auto-immunes, telles que le SIDA, le diabète de type 1 ou encore la sclérose en plaques
- les femmes enceintes
L’infection par le Parvovirus B19 durant la grossesse
La possibilité d’une infection chez la femme enceinte est assez faible. Toutefois, si elle est atteinte de la maladie, le virus peut être, par le passage transplacentaire, transmis de la mère au fœtus. Cela peut provoquer une grave anémie pour le fœtus, ce qui se produit dans un tiers des cas de primo-infection chez une femme enceinte.
Le risque de fausse couche s’élève à 13 % en début de grossesse. Au-delà de 20 semaines d’aménorrhée, ce risque n’excède pas les 1 %. En cas de confirmation du diagnostic, une surveillance clinique, immunologique et échographique (doppler) sera mise en place, à la recherche de signes de souffrance du fœtus tout au long de la maladie.
« On sera principalement à la recherche de signes d’une anémie qui se traduira par une accumulation de liquide chez le fœtus (ascite) et/ou la présence d’œdème. Si tel est le cas, on fera une transfusion directement dans l’utérus », explique le pédiatre.
Le traitement et le suivi dépendront du stade de grossesse. « Si l’infection par le Parvovirus B19 provoque des complications en fin de grossesse, on procédera à un accouchement anticipé et on prendra en charge le bébé en néonatologie dans le cadre de sa prématurité. Il aura un traitement adapté », ajoute Docteur Sebag.
Comment détecter le mégalérythème épidémique ?
Lorsque les symptômes énoncés précédemment (fièvre, rougeurs, douleurs articulaires) s’accumulent, il est préférable de réaliser une prise de sang pour s’assurer du diagnostic.
Elle détectera - ou non - l’infection par le Parvovirus B19. Si le test s’avère positif pour une femme enceinte, il faudra prévenir le médecin pour qu’il suive l’évolution des symptômes. On peut éventuellement réaliser une PCR dans le liquide amniotique, pour savoir si le fœtus a été atteint ou non.
Traitement : comment soigner l’infection causée par le Parvovirus humain B19 ?
Il n’existe pas de traitement, ni de vaccin, contre l’infection par le Parvovirus B19. C’est au système immunitaire de lutter pour la guérison. On peut toutefois tenter d’atténuer et de soulager les symptômes. Pour les douleurs, on préconise la prise régulière de paracétamol ou un traitement à base d’anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS).
« On recommande de limiter au maximum les expositions au soleil pendant la durée de la maladie ainsi que de couper les ongles des enfants très courts afin d’éviter qu’ils ne se grattent et aggravent leurs lésions », déclare le dr Sebag. Des mesures d’hygiène, notamment un lavage des mains intensif, peuvent aussi contribuer à éviter la propagation du virus.
Une fois que la personne a été infectée par le virus, elle est immunisée à vie contre de futures infections par le Parvovirus B19.