Les parents et les enfants n'en peuvent plus ! Depuis la mise en place du nouveau protocole sanitaire à l'école, les autotests sont devenus quasi quotidiens dans certaines familles. Le gouvernement demande en effet que les parents fassent trois autotests à leur enfant par semaine (à J0, J2 et J4) s'il est identifié comme cas contact. Ce qui, avec la forte contagiosité du variant Omicron, devient de plus en plus fréquent... Ne supportant plus de répéter jour après jour ce geste intrusif sur leurs enfants, certains parents pensent avoir trouvé une alternative plus douce, qu'ils ne manquent pas de partager.
Un risque de faux négatif
Cette technique consiste à moucher son enfant dans une compresse stérile, ou bien, pour les plus jeunes, à utiliser un mouche-bébé, afin de recueillir du mucus pour y tremper l'écouvillon. Fini les pleurs, fini les batailles et fini la culpabilité ! Seulement voilà... interrogé par Destination Santé, Franck Perez, directeur de l'unité biologie cellulaire et cancer à l'Institut Curie/CNRS, explique que cette méthode n'est pas une très bonne idée. « Les autotests naso-pharyngés ont été autorisés, voire labellisés, sur des protocoles validés où l’on va gratter des cellules de l’épithélium [la paroi qui tapisse l’intérieur du nez, ndlr], les récupérer et ensuite tester la présence de virus dedans. Si on ne récupère que des sécrétions, le résultat peut être très différent », souligne l'expert. « Si on est positif, c’est qu’on est en phase d’infection, il y a du virus relargué dans le mucus et donc on peut le voir. Il peut aussi y avoir dans le mucus des facteurs qui réduisent la sensibilité des tests, car les protocoles demandent souvent de se moucher avant de faire le prélèvement. » Et d'ajouter : « Je ne crains pas les faux positifs, mais les faux négatifs. »
Il en va de même avec une autre méthode alternative qui consiste à frotter l'écouvillon non pas dans le nez, mais dans la bouche de l'enfant. « Il ne faut pas détourner un dispositif de l’usage pour lequel il a été conçu sans tester ce nouveau protocole de façon rigoureuse. Ce que je crains, c’est que des tests impropres rassurent les gens de façon inappropriée et qu’ils prennent plus de risques », insiste Franck Perez. Reste une énième alternative, celle de garder son enfant à la maison durant 7 jours, comme le prévoyait l'ancien protocole. Encore faut-il pouvoir se le permettre...