Deux mois pour se déployer

Certains nourrissons se tiennent en grenouille et se déplieront au fil des jours. C’est souvent le cas des bébés nés par césarienne, qui restent en boule comme dans le ventre maternel. D’autres, au contraire, à l’image de Charleyne, se tendent comme si leur corps gardait la mémoire du passage dans le “tunnel” de l’accouchement : là, pour la première fois, tous ses muscles ont été allongés, étirés. Jour après jour, elle va devoir apprendre à se replier, ses jambes vont perdre de leur raideur. Elle va s’acclimater à son nouveau monde.

Le bébé tout crispé du début fait place à un nourrisson déjà plus détendu, qui réagit aux stimulations par des mouvements qu’il ne contrôle pas vraiment, autant pendant son sommeil que durant ses moments de veille. Ses mains aussi se détendent et s’ouvrent en éventail. Si vous passez votre index au creux de sa paume, ses doigts se referment d’un coup sur le vôtre pour l’emprisonner avec une force surprenante.

Le nouvel exercice favori de Charleyne : pédaler, remuer la tête, agiter les bras l’un après l’autre (et plus les deux ensemble !). Rien de mieux pour entraîner ses muscles et faire connaissance avec son corps “de l’intérieur”. Elle amorcera bientôt des gestes plus volontaires, plus maîtrisés.

Ça y est, Charleyne a apprivoisé son environnement ! Fini ses mouvements réflexes saccadés. Ses gestes ont acquis une plus grande aisance, une plus grande souplesse qui lui permettent de se détendre complètement, en parfaite sécurité, même dans le sommeil.

Charleyne est maintenant assez forte pour soulever sa tête quelques secondes lorsqu’elle est sur le ventre. Et quand la fatigue se fait sentir, sa main trouve naturellement le chemin de ses yeux pour les frotter. Bientôt, elle va enfin pouvoir tenir son hochet…