L'accouchement, c'est un moment important de la vie. C'est pour cela qu'il est important de mettre au monde son enfant dans un endroit où vous êtes à l'aise. Si vous souhaitez accoucher en maternité, il est important de trouver l'établissement qui vous convient le mieux. Petit tour d'horizon des critères à prendre en compte.
Le choix de sa maternité est une décision importante tant pour une maman que pour son bébé. Il influe sur le suivi de la grossesse et la façon dont on vit son accouchement. Mais quels sont les critères à retenir pour être sûre de ne pas se tromper ?
Choisir sa maternité : les facteurs à prendre en compte
Une démarche essentielle dans le choix d'une maternité est de bien identifier ses besoins et ses attentes. Même si on n’y séjourne généralement peu de temps, ce moment reste une étape très importante dans la vie d'une mère. Plus la maternité sera adaptée aux besoins, plus l'accouchement sera bien vécu.
La situation géographique
Il faut tout d'abord commencer par se poser des questions simples comme, "Est-ce que je considère la proximité comme un critère essentiel ?".
Par ailleurs, si celles qui vivent dans les zones urbaines ont le loisir de pouvoir hésiter entre plusieurs établissements, il n’en est pas de même pour celles qui habitent une région où les maternités sont rares. Dans ce cas, le choix peut se faire par défaut, à part s'il on choisit de s'éloigner de son lieu d'habitation.
Dans certaines maternités, les places sont rares et il faut réserver rapidement, mais dans d'autres l'urgence se fait moins sentir. Dans ce cas, on peut "prendre le temps", attendre d’être sûre de soi et de se renseigner auprès des établissements qui nous intéressent.
Niveau 1, 2 ou 3 : quelle maternité choisir ?
Pour bien comprendre comment la situation se présente actuellement, il est nécessaire de remonter quelques années en arrière. Depuis près de vingt ans, on a assisté à de nombreux changements dans la prise en charge des accouchements. En 1998, les autorités de santé ont décidé de réorganiser les établissements hospitaliers et les cliniques de façon à permettre à toutes les femmes d’accoucher dans des conditions de sécurité maximale et de donner à chaque bébé des soins adaptés à ses besoins. Dans cette logique, beaucoup de petites unités ont été fermées.
Les maternités sont désormais classées en trois niveaux, selon le profil des mamans qui viennent accoucher. Les maternités sont classées du risque bas (Niveau 1) vers le risque haut (Niveau 3), en sachant que beaucoup de structures de niveau 3 prennent également en chargent les femmes en bas risque.
Les établissements répertoriés de niveau 1 sont les plus nombreux.
- Les maternités de niveau 1 :
Les maternités de niveau 1 accueillent les grossesses “normales”, celles qui ne semblent pas présenter de risque particulier. Autrement dit, la grande majorité des femmes enceintes. Elles ont pour mission de dépister les risques éventuels en cours de grossesse afin d’orienter les futures mamans vers des maternités mieux adaptées.
Leur équipement leur permet de faire face à tous les cas de figure et de parer aux accouchements difficiles imprévus. En relation étroite avec une maternité de niveau 2 ou de niveau 3, elles doivent, si nécessaire, assurer le transfert de la jeune maman et de son enfant vers une structure plus à même de traiter les problèmes apparus lors de l’accouchement.
- Les maternités de niveau 2 :
Les maternités de type 2 sont dotées d’un service de médecine néonatale ou de soins intensifs néonatals, soit sur place, soit à proximité. Grâce à cette particularité, elles peuvent assurer le suivi et l’accouchement d’une grossesse normale lorsque la future maman le désire, mais également de prendre en charge des grossesses plus compliquées (en cas de diabète gestationnel ou d’hypertension par exemple). Ces maternités sont en capacité d'accueillir des bébés prématurés de 33 semaines et plus nécessitant des soins, mais pas de prise en charge lourde sur le plan respiratoire. En cas de problème grave identifié au cours de l’accouchement, elles effectuent, dans les meilleurs délais, un transfert vers la plus proche maternité de type 3.
- Les maternités de niveau 3 :
Les maternités de niveau 3 disposent d’une unité individualisée de soins intensifs ou d’un service de réanimation pédiatrique et maternelle. Elles sont spécialement habilitées à suivre les grossesses à risque (hypertension sévère, grossesse multiple…) et accueillir les prématurés de moins de 32 semaines. Des nouveaux-nés qui auront besoin d’une surveillance intensive, voire de soins lourds, de type réanimation. Ces maternités sont en contact avec les établissements de niveau 1 et 2, qui leur apportent de l'aide, si nécessaire.
Les maternités de niveau 3 peuvent néanmoins accueillir toute future maman qui le désire, même si la grossesse se déroule normalement.
Un suivi de qualité, quel que soit le niveau de la maternité
Les niveaux ne préjugent pas forcément de la qualité des établissements ou de leur personnel. Ils prennent essentiellement en compte la présence des équipes en pédiatrie et réanimation néonatale, et du matériel nécessaires pour dispenser des soins intensifs aux nouveau-nés souffrant de graves problèmes de santé (malformations, détresse…) ou des prématurités inférieurs à 32 semaines.
Par ailleurs, dans toutes les régions, les différents types de maternité fonctionnent en réseau afin d'optimiser la qualité des soins offerts aux futures mamans et aux bébés. Si, au lieu d’accoucher comme prévu dans une maternité de type 2 ou 3, on se retrouve en urgence dans la salle de travail d’une unité de niveau 1, inutile de paniquer.
Le bloc obstétrical est sensiblement le même partout, les équipes médicales ont des compétences identiques. Toutes les maternités sont à même de pratiquer des accouchements difficiles, par voie basse ou par césarienne, en présence d’un gynécologue obstétricien. Elles comptent également dans leur équipe un anesthésiste réanimateur, un pédiatre et plusieurs sages-femmes.
La future maman bénéficiera alors de l’assistance d’une équipe médicale complète et sera transférée dès que possible avec son nouveau-né vers une maternité de niveau 2 ou 3.
Taux d'épisiotomie, voie basse... Définir quel type d’accouchement on souhaite
Dans la plupart des maternités, on propose un accouchement assez “standard” qui consiste, schématiquement, à vous examiner quand vous arrivez, vous mettre sous monitoring et poser la péridurale quand vous le demanderez. Une perfusion instille dans votre organisme des ocytociques (ocytocine) qui vont régulariser les contractions. Puis, la sage-femme va rompre la poche des eaux, si cela ne s’est pas produit spontanément. Vous passez ainsi le temps du "travail" plutôt sereine, jusqu’au moment où la dilatation est complète. Il est alors temps de pousser, sous la direction de la sage-femme ou du gynéco, et d’accueillir votre bébé.
Certaines femmes souhaitent s’impliquer davantage par rapport à ce modèle. Ainsi elles retardent la pose de la péridurale ou même s’en passent et développent des stratégies toutes personnelles. C’est un accouchement moins médicalisé, plus naturel. Les sages-femmes peuvent proposer à la future mère de prendre un bain chaud aux effets antalgiques, de se promener, se balancer sur un ballon… Et bien évidemment de la soutenir dans son projet ou, si elle change d'avis, de passer sur un mode plus médicalisé.
Pour préparer ce type d’accouchement, un bon moyen : le "projet de naissance", qu'on rédige autour de 4 mois de grossesse lors de l'entretien prénatal du 4ème mois. Cette idée vient de Grande-Bretagne où les femmes sont encouragées à écrire noir sur blanc leurs désirs pour l’accouchement. Ce “projet“ résulte d’une négociation entre l’équipe obstétricale et le couple pour une prise en charge personnalisée.
Le projet se discute avec l’équipe sur des points précis. Pour cela vous devez écrire ce que vous souhaitez. En général, la discussion porte sur des questions assez récurrentes : pas d’épisiotomie quand c’est possible ; une grande mobilité pendant le travail ; le droit de garder son bébé sur soi quand il naît et attendre que le cordon ombilical ait fini de battre avant de le couper.
Mais il faut savoir qu’on ne peut pas tout négocier. En particulier les points suivants : l’auscultation par intermittence du rythme cardiaque fœtal (le monitoring), l’examen vaginal par la sage-femme (dans une certaine limite, elle n’a pas besoin d’en faire un toutes les heures), la pose du cathéter afin de pouvoir mettre en place rapidement une perfusion, l’injection d’ocytocines à la mère au moment de la sortie du bébé, ce qui permet de réduire le risque d’hémorragie au moment de la délivrance, toutes les mesures prises par l’équipe en cas d’urgence.
Savoir comment sera prise en charge la douleur
Si vous n’envisagez même pas l’idée de sensations douloureuses renseignez-vous sur les modalités de la péridurale, sur le taux pratiqué dans l’établissement et sur la présence en permanence de l’anesthésiste (il peut être d’astreinte, c’est-à-dire joignable par téléphone). Demandez également s’il est “réservé” à la maternité ou s’il s’occupe aussi d’autres services. Enfin, sachez qu’en cas d’urgence médicale (une césarienne par exemple), l’anesthésiste peut ne pas être disponible sur le moment, il vous faudra alors attendre un peu.
Si vous êtes tentée d’essayer sans péridurale, comme cela, “simplement” pour voir, faites-vous confirmer que vous aurez encore la possibilité de changer d’avis en cours d’accouchement. Si vous êtes décidée à vous passer de péridurale ou en cas de contre-indication formelle (il y en a peu), demandez quelles sont les autres solutions de gestion de la douleur (techniques, autres médicaments…). Enfin, dans tous les cas, renseignez-vous sur la façon dont sera prise en charge la douleur après l’accouchement. C’est un point important qu’il ne faut surtout pas négliger.
Les étapes clés dans le choix d'une maternité
Maternité : s’informer sur les préparations à l'accouchement
C’est souvent à la fin du deuxième trimestre de grossesse que commence la préparation à l’accouchement. La Sécurité sociale prend en charge complètement 8 séances à partir du 6e mois de grossesse. Si la préparation n’est pas obligatoire, elle est vivement recommandée pour de multiples raisons :
On y enseigne des techniques de relaxation efficaces pour décambrer le dos, le soulager et chasser la fatigue. La future maman apprend à bouger son bassin par des exercices de bascule, à localiser son périnée.
Les séances permettent de s’informer et de se familiariser avec toutes les phases de l’accouchement. Une meilleure information aide à combattre les angoisses liées aux récits de naissances catastrophes ou à une méconnaissance de ce moment.
Si la péridurale prévue n’était pas possible lors de l’accouchement, les techniques apprises se révéleraient alors précieuses pour “maîtriser“ la douleur. Les cours offrent souvent l’occasion de faire connaissance avec les sages-femmes de la maternité, donc peut-être avec celle qui vous assistera le jour J.
Préciser le séjour dont on a envie
Réfléchir aux besoins qui seront les vôtres après la naissance de votre enfant (même si c’est difficile à évaluer), vous orientera aussi dans votre choix de l’établissement. La première question à poser concerne naturellement la durée du séjour à la maternité.
Si vous avez décidé d’allaiter votre bébé renseignez-vous pour savoir si la maternité a des sages-femmes spécifiquement formées pour l’aide à l’allaitement ? Sont-elles suffisamment disponibles pour vous accorder le temps et le soutien dont vous aurez besoin ?
Vous devez prendre en compte différents éléments :
- Les chambres sont-elles individuelles ou non ? Avec douche dans la chambre ?
- Y a-t-il un lit “accompagnant” pour que le père puisse rester ?
- Combien y a-t-il d’intervenants en “suites de couches” ?
- Existe-t-il une nursery ? Le bébé peut-il y passer ses nuits ou dort-il près de sa maman ? S’il reste dans la chambre de la mère, est-il possible de demander des conseils la nuit ?
- Est-il prévu d’apprendre à la maman les gestes essentiels de puériculture ? Est-ce qu’on les fait à sa place ou est-ce qu’on l’encourage à les faire elle-même ?
Visiter la maternité et découvrir l'équipe
Vous avez défini vos propres attentes dans tous les domaines. Il s'agit maintenant de vous renseigner sur ce que les différents établissements vous proposent dans la réalité, en terme d'accueil, de sécurité et de prise en charge. N'hésitez pas à faire jouer le bouche-à-oreille et interrogez vos amies. Où ont-elles accouché ? Qu'ont-elles pensé des prestations proposées par leur maternité ?
Demandez à rencontrer l'ensemble du personnel, renseignez-vous sur la ou les personnes qui seront présentes le jour de l'accouchement. Le médecin est-il toujours là ? La péridurale sera-t-elle posée précocement ? A l'inverse, êtes-vous sûre de pouvoir en bénéficier ? Pourrez-vous demander une péridurale qui vous permette de bouger (pour cela, la maternité doit disposer d'un certain équipement) ? Comment soulage-t-on l'inconfort des suites de couches ? Quelle est la politique de la maternité vis-à-vis de l'allaitement ? Tenez compte également du fait que vous avez un très bon contact avec le personnel de la maternité ou, au contraire, que le courant ne passe pas entre les sages-femmes et vous.
Et n'hésitez pas ensuite à changer d'avis et à rechercher un autre établissement. L'idée, c'est que ces quelques jours vous aident à récupérer et à bien démarrer vote nouvelle vie de jeune maman.